Tiré du site de Greenpeace Canada.
156 nouveaux terminaux de GNL, dont 63 terminaux d’exportation dans le monde d’ici 2030 : c’est ce que prévoient de développer des entreprises pétrolières et gazières telles que Shell, TotalEnergies, ainsi que des entreprises spécialisées dans le secteur du GNL comme Venture Global LNG. Des plans d’expansion à grande échelle, alors que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) indique dans ses projections que les capacités actuelles des terminaux d’exportation sont suffisantes pour répondre à la demande (3).
Les 63 terminaux d’exportation de GNL qui doivent voir le jour d’ici 2030 pourraient émettre, notamment à cause des fuites de méthane, plus de 10 gigatonnes de gaz à effet de serre (GES) d’ici la fin de la décennie (4), soit près de l’équivalent des émissions annuelles des centrales à charbon en activité au niveau mondial (5). Ces nouvelles infrastructures entraineront par ailleurs des niveaux élevés de pollution et affecteront la santé des communautés locales (6).
Ces projets ne pourraient pas voir le jour sans le soutien massif des banques internationales, qui ont accordé 213 milliards de dollars US entre 2021 et 2023 aux principaux développeurs de GNL pour leurs plans d’expansion. Neuf banques canadiennes sont concernées, et six d’entre elles sont à l’origine de 97% de ce soutien, dont la Banque royale du Canada (RBC) (6,1 milliards de dollars US) et la Banque Scotia (5,5 milliards de dollars US). (7).
Le rapport montre que les investisseurs détenaient globalement 252 milliards de dollars US d’actifs dans l’expansion des principaux promoteurs de GNL en mai 2024, les 21 investisseurs canadiens qui ont le plus investi dans l’expansion du GNL y étant exposés à hauteur de 15,8 milliards de dollars US. (8).
Keith Stewart, stratège principal de Greenpeace Canada en matière d’énergie, a déclaré : « Imaginez le nombre de projets d’énergie propre ou de maisons vertes que nous aurions pu construire avec les milliards que nos banques ont versé dans des projets de GNL à l’échelle mondiale. Alors que les grandes banques délaissent les combustibles fossiles pour investir dans des solutions climatiques, les banques canadiennes redoublent d’efforts pour financer des projets de GNL qui alimentent la crise climatique et violent les droits des peuples autochtones ».
Bien que les six banques canadiennes qui financent le plus l’expansion du GNL se soient toutes engagées à aligner leurs activités sur une trajectoire de 1,5°C et à atteindre la décarbonation d’ici 2050, aucune de ces banques n’a pris de mesures pour mettre fin au financement de l’expansion du GNL. En fait, RBC, la Banque Scotia et la Banque Nationale du Canada ont toutes augmenté de manière significative leur financement de l’expansion du GNL entre 2021 et 2023.
Les banques canadiennes sont à la traîne par rapport à leurs homologues européennes. La banque néerlandaise ING s’est engagée à ne plus financer de nouveaux terminaux d’exportation de GNL à partir de 2026 (9), et Barclays, BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole, HSBC et Société Générale ont toutes introduit des restrictions au financement des terminaux d’exportation de GNL.
Justine Duclos-Gonda, chargée de campagne à Reclaim Finance, a déclaré : « Les entreprises pétro-gazières misent leur avenir sur les projets de GNL alors que chacun de ces projets met en danger l’avenir de l’Accord de Paris. Les banques et les investisseurs prétendent soutenir ces entreprises dans la transition, mais au lieu de cela, ils investissent des milliards de dollars dans de futures bombes climatiques. Il faut être très clair : le GNL est une énergie fossile et les nouveaux projets n’ont aucun rôle à jouer dans la transition énergétique. Les banques et les investisseurs doivent prendre leurs responsabilités et cesser immédiatement de soutenir les développeurs de GNL et leurs plans d’expansion. »
Reclaim Finance et Greenpeace Canada exhortent donc les banques et les investisseurs à adopter des politiques visant à cesser de fournir un soutien financier aux développeurs de tous les nouveaux projets de GNL et à mettre fin en premier lieu au financement des terminaux d’exportation.
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