La lutte des employé·es de la STM pour des conditions de travail décentes est intimement liée à la qualité d’une offre de métros et d’autobus propres et sécuritaires pour tous et toutes. En ce sens, leurs conditions de travail sont nos conditions de transport en tant qu’usagers et usagères.
Au Québec, les transports sont les principaux contributeurs aux bouleversements climatiques (43 % des émissions de GES). Or, il est impossible d’offrir une alternative écologique et attrayante à l’auto solo sans garantir l’accès à des transports publics fiables, fréquents, efficaces et abordables. Valoriser les conditions d’emploi des travailleur·euses de la STM, c’est donc faire un choix de société pour des transports collectifs accessibles et de qualité comme moyen d’affronter la crise écologique.
Nous refusons les analyses à courte vue et les analogies douteuses. La grève, ce n’est jamais une « prise d’otage » – c’est un droit constitutionnel qui permet la défense de nos conditions de travail et de nos services publics.
La grève actuelle révèle que le transport en commun est central pour notre société. En réalité, l’atteinte la plus grave aux usagères et usagers n’est pas causée par la grève mais par le sous-financement chronique et la sous-traitance. L’inconfort de nos déplacements découle de pannes de métro toujours plus fréquentes et de passages d’autobus souvent moins fréquents. Il est causé par des stations vétustes que l’on doit fermer pendant des jours et par des tarifs en hausse constante. Il l’est aussi par le tout à l’auto individuelle (même électrique) et les autoroutes qui s’allongent sans fin, en l’absence de plan d’infrastructures de transport public pour relier nos quartiers, nos villes et nos villages. Si l’impact temporaire de la grève sur notre quotidien est réel, l’impact chronique du sous-financement du transport collectif sur nos vies l’est bien davantage.
Cette grève nous rappelle aussi que nos transports publics dépendent de personnes dont le travail est trop souvent invisibilisé : préposé·es à l’entretien, briqueteur·ses, soudeur·ses, électricien·nes, plombier·ères, rembourreur·ses, cantonnier·ères, mécanicien·nes, parmi d’autres. Sans leur travail et leur expertise, nous ne pourrions pas prendre le métro ou l’autobus sans inquiétude pour notre santé et notre sécurité.
Les figures héroïques de notre époque ne portent pas de cape : elles font, entre autres, que nous pouvons nous déplacer collectivement tout en respectant les limites écologiques de notre habitat fragile. Les grévistes ne défendent pas autre chose. Ils méritent toute notre solidarité. D’autant plus que l’usagère d’aujourd’hui est la gréviste de demain, et que c’est de leur solidarité mutuelle que dépend notre avenir collectif.
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