Édition du 16 avril 2024

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Environnement

Mine Arnaud à Sept-Îles : modélisation des impacts remise en doute par la Direction de la santé publique

Dans une lettre datée du 13 septembre 2013, M. Michel Julien, conseiller en santé environnementale à la Direction de la santé publique de la Côte-Nord, remet en question la modélisation des impacts sur l’air et la santé menée par Mine Arnaud.

À la question posée au BAPE : « Est-ce que vous estimez que le scénario de modélisation de la dispersion atmosphérique est assez conservateur pour servir de base à l’évaluation du risque toxicologique sur la santé humaine ? », M. Julien répond notamment : « Toutefois, j’ai cru comprendre lors des audiences qu’il y avait une divergence d’opinion entre les spécialistes d’Environnement-Canada et ceux du MDDEFP concernant le degré de confiance à accorder aux modèles avancés par le promoteur. Les gens d’Environnement-Canada semblent d’avis que les modèles du promoteur sont trop optimistes et devraient être revus à la hausse concernant la dispersion et les concentrations de polluants atmosphériques. Il n’est pas de notre ressort de porter un jugement sur ce débat d’experts mais dans un souci de protection de la santé publique nous sommes plus enclins à favoriser la thèse des experts d’Environnement-Canada comme modèle de base. »

Ceci remet en question les résultats de la modélisation de la dispersion atmosphérique qui seraient potentiellement sous-estimées. Conséquemment, l’évaluation des risques toxicologiques pour la santé humaine ainsi que la capacité de Mine Arnaud à respecter les normes seraient à revoir.
 
En effet, Environnement Canada dans son commentaire du 3 mai 2013 soulignait à la page 12 pour le stockage : « À la section 2.8.2.6, un taux d’abattement des poussières de 80 % a été appliqué pour les piles de stockage et les haldes de stériles. Ce taux d’atténuation n’est pas conservateur et il est considéré plutôt élevé, il est donc possible que les facteurs d’émissions utilisés dans l’étude de la dispersion atmosphérique des polluants aient été sous-estimés. » et encore à la page 13 pour le camionnage : « L’étude a montré que le transport de matériel par camion serait le principal contributeur des émissions de particules dans l’air (en moyenne 80 %). Ces résultats ont été obtenus pour un facteur d’atténuation de 91 %. Cependant, il nous apparaît que ce facteur d’atténuation est surestimé. Il est donc possible que les facteurs d’émissions utilisés dans l’étude de la dispersion atmosphérique des polluants aient été sous-estimés. »

La réponse de la Santé publique vient confirmer les préoccupations des groupes citoyens et des médecins de Sept-Îles. Cette discordance entre les experts provinciaux et fédéraux, et la Direction de la Santé publique vient alimenter l’inquiétude que nous avons sur la modélisation faite par Mine Arnaud. La même question, à savoir si le scénario était assez conservateur, a été posée au BAPE aux experts du MDDEFP et à Mine Arnaud mais nous attendons toujours leur réponse.

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