Édition du 23 avril 2024

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Le blogue de Louise Chabot

Stephen Harper vs la science

Le 8 janvier dernier, le gouvernement conservateur lançait sans grande pompe une consultation sur la future stratégie scientifique fédérale. Cette large consultation, devant jeter les bases d’une stratégie qui encadrera la recherche, le développement et l’innovation au Canada, portera le titre : Un moment à saisir pour le Canada.

Un moment, c’est effectivement tout le temps dont disposeront les citoyennes et citoyens et les organisations désirant se prononcer sur le sujet, puisque la consultation prendra fin le 7 février ! En même temps, le document de consultation tenant sur cinq pages est tellement orienté qu’il ne faudra pas trop de temps pour se faire une tête.

Une vision réductrice de la science

Pour le gouvernement de Stephen Harper, la recherche scientifique n’a de valeur que si elle crée de nouveaux produits. La recherche fondamentale lui importe peu. Le ministre d’État en matière de Sciences et Technologies semble oublier que le Canada dépense très peu sur le plan de la recherche gouvernementale (1,73 % du PIB seulement, en 2012), contrairement au Québec qui s’est donné comme mission de concilier recherche appliquée et recherche fondamentale.

Un gouvernement qui a peur de la science

En fait, c’est une véritable guerre contre la science que mène le gouvernement Harper depuis son accession au pouvoir. Non content d’avoir fait fi des avis de ses statisticiens sur la disparition du recensement obligatoire, il musèle ses scientifiques, distord la réalité et s’entête à ne pas tenir compte des avertissements sérieux des scientifiques en ce qui a trait aux changements climatiques.

Quelle est la dernière bataille du gouvernement ? C’est le démantèlement d’une des bibliothèques scientifiques les plus réputées dans le monde scientifique, soit celle de Pêches et Océans Canada. De nombreuses collections, dont celle de l’Institut Maurice-Lamontagne, se sont retrouvées dans des conteneurs. D’autres, comme celle de la Freshwater Institute de Winnipeg, se sont vues dépouillées de leur contenu qui, heureusement, survivra à la fermeture. On ne peut pas en dire autant des collections qui ont été enfouies ou brûlées. Ce trésor scientifique collectivement acquis par la population canadienne est donc perdu à jamais.

Pourquoi ?

On peut se questionner longuement sur les raisons poussant le gouvernement conservateur à agir ainsi, mais j’ose avancer une hypothèse : les données scientifiques et les recherches menées par les scientifiques fédéraux confrontent trop l’idéologie du parti de Stephen Harper. Plusieurs des recherches de ces instituts contenaient des avertissements contre l’exploitation éhontée des ressources naturelles et des risques environnementaux qu’elle comporte. Nous savons déjà que M. Harper n’aime pas être confronté aux faits. En s’acharnant ainsi contre les institutions scientifiques du pays, il vient prouver qu’il en a une peur bleue.

Louise Chabot

Présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) (depuis 2012)

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