Édition du 16 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Grève mondiale pour le climat

À la marche pour le climat, un policier a désobéi

Le 27 septembre, Justin Trudeau nous a fait « l’honneur » de sa présence à la marche pour le climat à Montréal. C’est l’équivalent du fait que, si durant la grève contre la hausse des droits de scolarité de 2012, Jean Charest était venu manifester aux côtés des étudiant.e.s.

Un petit groupe avait composé une courte ritournelle pour notre faux ami Justin Trudeau. Sur l’air de « Les fourmis marchent au pas », nous chantions : Justin Trudeau et son laquais Steven Guilbeault//Ces hypocrites sont des criminels climatiques//Un pipeline, deux pipelines, Trans Mountain, GNL//Ils sont au service des lobbys.

Comme bien d’autres ce jour-là, et en particulier le courageux qui a tenté d’atteindre Justin Trudeau d’œufs, nous étions résolus à s’assurer que Justin Trudeau ne puisse faire un pas sans que lui soit crié au visage sa culpabilité dans cette histoire. Pour notre part, notre chanson s’est bien rendue à ses oreilles, se méritant même une couverture par une journaliste de La Presse canadienne. Bien entendu, Trudeau est demeuré imperturbable, son sourire dégoulinant d’hydrocarbures, d’argent et de paradis fiscaux ne le quittant pas une seconde.

Alors que Trudeau regagnait son hôtel et que nous chantions notre chanson en boucle, tentant de s’en approcher le plus près possible malgré les dizaines de forces policières l’entourant : l’extraordinaire est survenu. Un policier du SPVM nous a pris par le bras et nous a dit : « Chantez plus fort. Il doit vous entendre. Je suis d’accord avec vous. » Il s’est mis de côté d’un pas pour écourter la distance entre nous et Trudeau.

Lorsque le monopole de la violence légitime vacille.

Du point de vue de l’organisation policière, un bon policier est un être qui a renoncé à réfléchir à la portée politique des ordres qu’on lui commande. Un mauvais policier sera celui qui au contraire, continuera de cultiver sa conscience politique, au point parfois de réaliser que les ordres qu’il reçoit vont à l’encontre de l’intérêt général duquel il fait partie. L’effondrement climatique actuel produit les conditions de possibilité à une prise de conscience multipliée de cette nature, celle où le corps exécutif de l’État (la police et l’armée) réalisent que la violence de l’ordre économique qu’ils protègent est une violence qu’ils s’administrent contre eux-mêmes ; que les bons salaires en compensation ne suffisent pas à étouffer cette conscience qui réalise sa souveraineté ; que le métier de policier ne fera que devenir de plus en plus dangereux et souffrant psychologiquement et physiquement à mesure que la contestation des peuples se fera grande et qu’on leur demandera de les réprimer, ces peuples dont ils font pourtant partie intégrante.
Policier.e.s de tous les pays, révoltez-vous.

Policier.e.s de tous les pays, révoltez-vous.

Le Spectateur

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