Édition du 14 octobre 2025

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Israël - Palestine

Dans le cadre de la première phase du plan Trump pour Ghaza : Libération de 20 otages israéliens et 2000 prisonniers palestiniens ce matin

Pendant que la première étape du Plan Trump pour « la paix à Ghaza » tire à sa fin aujourd’hui, avec la restitution par le Hamas de 20 otages vivants, en contrepartie de la libération de 2000 prisonniers palestiniens, plus d’une vingtaine de dirigeants du monde prendront part au sommet des chefs d’Etat pour l’après-guerre à Ghaza, qui se tiendra à Charm El Cheikh, en Egypte, là où les pourparlers pour un accord de cessez-le-feu ont eu lieu, sous la supervision des Etats-Unis et avec la médiation qatarie, égyptienne et turque.

Tiré d’El Watan.

Un sommet auquel prendra part le président Donald Trump (après une visite éclaire en Israël, où il a prononcé un discours devant la Knesset), pour sceller définitivement le plan de 20 points qu’il a conçu pour l’avenir de Ghaza et des Palestiniens, sans la présence de l’Autorité palestinienne.

Parmi les premiers dirigeants qui ont annoncé leur participation à cet événement, il y a ceux de la France, de l’Italie, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de la Jordanie, de l’Arabie Saoudite, des Emirats arabes unis, du Qatar et de la Turquie. Hier et après l’annonce par l’armée israélienne de l’achèvement de la première phase de son retrait de Ghaza, entamé dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu vendredi dernier, des informations contradictoires sur la libération des otages par le Hamas, tantôt présentée comme « imminente » et « anticipée » et tantôt pour aujourd’hui. Mais, au début de l’après-midi, « une source importante du Hamas », non identifiée, a déclaré à la chaîne qatarie Al Jazeera que « les factions de la résistance ont terminé de compter le nombre de prisonniers encore en vie et de les répartir dans différents endroits de Ghaza, en vue de leur transfert », en précisant que les délégations de la résistance et de la Croix-Rouge se retrouveront dans la nuit pour convenir d’un mécanisme de remise des prisonniers de l’occupation, qui s’effectuera sur trois axes différents de la bande de Ghaza.

La même source a révélé à la chaîne qatarie que « le mouvement était en contact intensif avec les médiateurs pour affiner les listes de prisonniers palestiniens devant être libérés » et précisé que les « médiateurs travaillent toujours pour parvenir à un règlement définitif concernant les listes de prisonniers, malgré le refus de l’occupation, suite aux informations faisant état de l’intransigeance israélienne concernant les noms de certains dirigeants du mouvement des prisonniers ». Le « responsable » du Hamas qui s’est confié à Al Jazeera a indiqué, en outre, que « les factions de résistance ont renouvelé leur engagement à libérer les prisonniers de l’occupation selon le calendrier convenu ».

Des femmes et des enfants parmi les prisonniers palestiniens libérés

Pour sa part, la Chaîne 12 israélienne a annoncé le « déplacement vers le sud d’Israël des bus de la Croix-Rouge, en prévision de la libération des otages israéliens lundi matin ». De son côté, le bureau d’information des prisonniers palestiniens a parlé d’« obstacles complexes » qui, selon lui, « continuent d’empêcher l’annonce officielle des listes de prisonniers palestiniens libérés dans le cadre de l’accord d’échange, qui comprend des prisonniers de la bande de Ghaza, des femmes et des enfants ».

Selon le bureau, « des efforts sont déployés 24 heures sur 24 pour surmonter ces obstacles et mener à bien les procédures requises », et d’ajouter que « les noms et les détails complets de l’accord seront annoncés immédiatement après la conclusion des négociations et l’approbation des listes définitives, jusqu’au dernier nom ». Juste après, dans un communiqué, le bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a déclaré que « le gouvernement israélien espère que les prisonniers israéliens seront remis à la Croix-Rouge lundi matin ».

Lui emboîtant le pas, et dans une lettre adressée aux familles des otages israéliens, le coordinateur des affaires des prisonniers israéliens écrit que la libération des otages « commencera le lundi matin » et que « les corps des otages décédés ne seront pas tous restitués après les 72 heures prévus. Israël travaillera avec la force internationale pour les localiser », ajoutant : « Nous nous attendons à ce que le Hamas déploie des efforts pour assurer leur retour. »

En outre, le vice-président américain, J. D. Vance, a confirmé le voyage de Donald Trump « au Moyen-Orient pour rencontrer les otages israéliens qui seront libérés dans le cadre de la première phase de l’accord de paix entre Israël et le Hamas », avant d’ajouter aux médias américains : « Touchons du bois, nous sommes très confiants que les otages seront libérés et que le Président se rendra effectivement au Moyen-Orient, probablement ce soir (NDLR : hier soir), pour les rencontrer et les saluer en personne. »

Pour ce qui est de l’exécution de la première étape de l’accord, Vance l’a qualifiée de « grand jour pour leurs familles, mais je pense que plus important encore, c’est un grand jour pour le monde entier ». Il a déclaré que le Plan Trump était « une tâche très ambitieuse » et que le président américain a « mené une diplomatie très peu traditionnelle avec des personnes qui n’étaient pas des diplomates de 40 ans, mais qui apportaient une perspective nouvelle (…). Nous sommes désormais à l’aube d’une paix durable au Moyen-Orient ». Le vice-Président a cependant averti que la mise en œuvre de la deuxième phase de l’accord, qui prévoit que le Hamas accepte de remettre les armes et l’administration de Ghaza, à un organisme palestinien de technocrates indépendants, « nécessitera une influence et une pression constantes de la part du président des Etats-Unis vers le bas ».

Des corps de certains otages décédés pourraient être portés disparus

Vance a également estimé, à propos des 200 militaires dépêchés à Ghaza que « ce ne sont pas des troupes qui seront déployées à Ghaza, mais des troupes qui sont déjà au Commandement central (NDLR : base aérienne d’Al Udeid au Qatar). Elles sont sur cette base depuis de très nombreuses années et elles contribueront à la surveillance et à la médiation de cette paix ». Pour lui, « il y aura inévitablement des conflits ici. Il y aura des points sur lesquels les habitants de Ghaza seront en désaccord avec Israël, et les Israéliens seront en désaccord avec les Etats arabes du Golfe. Nous considérons que notre rôle consiste réellement à servir de médiateur dans certains de ces conflits, et la pression reste sur tout le monde pour parvenir à une solution durable et pérenne ». Il a parlé des pays arabes et à majorité musulmane, en citant comme exemple l’Indonésie, qui « vont fournir des troupes pour assurer la sécurité de Ghaza » et que cela, a-t-il souligné, « permettrait de reconstruire, de démanteler les réseaux ’’terroristes’’ et d’assurer une paix durable. Les Etats-Unis continueront à jouer leur rôle de médiateur, et je pense que c’est une très, très bonne position pour nous tous ».

Quelques heures plus tard, le porte-parole du gouvernement israélien a averti que la libération des détenus palestiniens « n’aurait lieu qu’après la confirmation » de la restitution des otages israéliens, « prévue pour lundi matin ». Selon lui, la restitution des otages « commencerait tôt lundi matin (…) » et s’effectuera « en une seule fois ». Le responsable a confirmé que l’armée israélienne « s’était retiré jusqu’à la ligne jaune, attendant la libération imminente de tous » les otages et que « les Palestiniens seraient libérés après que la libération des prisonniers israéliens soit confirmée ».

Il a également déclaré qu’il s’attendait « à ce que la plupart » des corps des otages « soient retrouvés », et averti que « certains pourraient rester portés disparus », confirmant ainsi les informations publiées par des médias israéliens, selon lesquelles certaines familles des otages décédés ont été informées du fait que les dépouilles ne seront pas restituées durant la première étape de l’accord de cessez-le-feu.

Cependant, le porte-parole du gouvernement israélien n’a pas été aussi direct. Il a affirmé que les responsables de son pays « étaient prêts à recevoir les corps des 28 otages décédés après la libération des 20 otages vivants ». Selon les termes de l’accord, le Hamas a jusqu’à aujourd’hui à midi (9h GMT) pour restituer les 20 otages vivants, en échange de près de 2000 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Le Hamas insiste pour la libération des prisonniers enlevés de sa liste par Israël

Dans l’après-midi d’hier, Ousama Hamdan, un des dirigeants du Hamas, a confirmé à l’Agence France Presse (AFP) que « l’échange de prisonniers devrait commencer lundi matin comme convenu ». Mais le Hamas a insisté, hier, pour que sept dirigeants palestiniens portés sur la liste qu’il a remis aux médiateurs et entérinée par Israël, dans le cadre du Plan Trump, soient libérés. Israël et sous la pression de l’extrême droite messianiste, représentée notamment par le ministre de la Sécurité, Itamar Ben Gvir, a apporté, selon le porte-parole du bureau du Premier ministre, « des modifications de dernière minute » à la liste des prisonniers palestiniens libérables. Le leader d’extrême droite exhorte, a écrit Times Of Israel, a exhorté « le bureau du Premier ministre à expulser plusieurs prisonniers reconnus coupables de meurtre ou de tentative de meurtre, plutôt que de les libérer en Cisjordanie ».

Ces changements, ont rapporté des médias hébreux, ont porté sur l’exclusion de 11 militants palestiniens qui purgent de lourdes peines, le remplacement de leurs noms par ceux d’autres militants emprisonnés. « Le Hamas insiste pour que la liste finale comprenne sept hauts dirigeants, notamment Marwan Barghouti, Ahmad Saadat, Ibrahim Hamed et Abbas Al Sayyed », a déclaré, hier à l’AFP, « une source » non identifiée. Vendredi dernier, le ministère israélien de la Justice avait publié la liste des noms de 250 prisonniers à libérer, amputée de plusieurs noms dont, entre autres, ceux de Marwan Barghouti du Fatah et Ahmad Saadat du Front populaire de libération de la Palestine (FDLP). Le Hamas a continué à faire pression sur les médiateurs pour qu’Israël libère tous les prisonniers portés sur la liste entérinée par les médiateurs.

Moussa Abou Marzouk, le numéro 2 du Hamas, a affirmé à la chaîne qatarie Al Jazeera que le mouvement de la résistance « insiste sur la libération de Barghouti et d’autres personnalités importantes », en précisant que cela est « en pourparlers avec des médiateurs ».

Dans le cadre de la première phase de l’accord, 250 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité doivent être libérés. Parmi eux, 115 retourneront chez eux en Cisjordanie et à Al Qods, tandis que 135 autres seront expulsés vers l’étranger. D’après le site d’information hébreu Walla, Ben Gvir estime que laisser entrer des militants qu’il a qualifié de « terroristes condamnés en Cisjordanie répandra la peur parmi les résidents du territoire, même si les responsables de la Défense préféreraient qu’ils restent à proximité pour les surveiller de près ».

En fin de journée, alors que le bureau des médias de Ghaza confirmait l’« existence d’obstacles empêchant l’annonce officielle des listes des prisonniers palestiniens » devant être libérés aujourd’hui, dans les prisons israéliennes, l’administration pénitentiaire a mis le niveau d’alerte au plus haut degré, en raison de l’opération de libération des détenus palestiniens, la population de Ghaza et de Jordanie, et malgré la dévastation de l’enclave et les opérations de perquisition et d’arrestation des forces d’occupation israéliennes en territoire occupé, pour empêcher toute démonstration de joie à l’accueil des prisonniers libérés, se préparent à recevoir les leurs après des années d’absence passées dans les geôles mouroirs de l’occupant.

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