Quoi que l’on pense des perspectives tracées par Naomi Klein dans son livre, il est vrai qu’une politique révolutionnaire ne peut se contenter d’une dénonciation de la réalité quotidienne, des catastrophes auxquelles nous conduit le capitalisme, mais devrait être aussi capable de tracer un autre horizon, de faire naître le désir d’une société souhaitable à la fois pour les individus et la collectivité. Pour cela, les anticapitalistes et révolutionnaires auraient sans doute besoin, sans délaisser les luttes quotidiennes et la construction de partis adéquats à leurs objectifs, d’un vaste effort programmatique actualisant ce qui a pu être élaboré antérieurement et intégrant les effets du dérèglement climatique.
Il ne faudrait pas hésiter à aller au-delà de la réalité présente, à « rêver » comme l’écrivait Lénine en 1902, et qui précisait, s’abritant derrière une citation de l’écrivain russe Pissarev : « Le désaccord entre le rêve et la réalité n’a rien de nocif, si toutefois l’homme qui rêve croit sérieusement à son rêve, s’il observe attentivement la vie, compare ses observations à ses châteaux en Espagne et, d’une façon générale, travaille consciencieusement à la réalisation de son rêve. Lorsqu’il y a contact entre le rêve et la vie, tout est pour le mieux. »
Henri Wilno
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