Édition du 30 avril 2024

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Israël - Palestine

Finalement, l’extrême droite israélienne obtient la guerre dont elle a toujours voulu

Conçue comme une réponse à l’attaque du Hamas du 7 octobre (2023), le conflit à Gaza est de plus en plus devenu une guerre d’élimination de tout le peuple palestinien. C’était un but des fascistes locaux depuis longtemps.

James Bamford, The Nation, 26 février 2024
Traduction, Alexandra Cyr

«  La prochaine balle ira directement dans ton ventre » hurle le colon de garde, en Anglais et en Hébreux ». Il vient juste de tirer avec une mitraillette Uzi à quelques fils au-dessus de nos têtes. C’était en 1990, à Kiryat Arba, une colonie illégale dans les territoires occupés. Nous tentions de filmer la maison de Robert Manning, un citoyen américain recherché aux États-Unis pour un meurtre brutal avec une bombe et suspecté d’autres tentatives de bombardement d’Arabes américains.nes.

À l’époque, je travaillais comme producteur d’investigation pour ABC News ; j’étais accompagné d’une équipe israélienne, un vidéographe et un technicien du son. Depuis des années, R. Manning se cachait et évitait les États-Unis avec l’aide active du gouvernement israélien qui l’avait même accepté dans l’armée. Quelques heures plus tôt, après avoir découvert son domicile, nous l’avions secrètement filmé alors qu’il se rendait à son auto, armé de ce qui semblait être une mitraillette Uzi et nous l’avons suivi jusqu’à une base militaire.

Cet incident qui remonte à 30 ans, a une grande pertinence aujourd’hui. En plus d’être réserviste dans l’armée israélienne il était aussi un soldat de premier rang dans la violente et raciste organisation Kach fondée par un rabbin orthodoxe américain, Meir Kahane. Même s’il a été assassiné en 1990 et que Kach a été banni par le gouvernement israélien en 1994, au fil du temps les rabbins fidèles à l’organisation appelés les Kahanistes ont sérieusement gagné en pouvoir et en force au point où ils jouent un rôle majeur dans le gouvernement israélien actuel. Ils sont même influents dans les prises de décisions qui concernent la guerre avec le Hamas. La solution prônée par le rabbin Kahane était finalement l’usage de la force pour éliminer tous les Palestiniens d’Israël proprement dit et des territoires occupés soit, exactement ce que donne à voir Gaza en ce moment au monde entier.

Selon le quotidien israélien Haaretz, «  la vision kahaniste en est une où la violence et la revanche sont intrinsèquement liées à la religion juive et Israël ne mérite pas d’exister s’il n’expurge pas tous les non Juifs de son milieu. Avec cette approche d’identité ethnique d’Israël, qui est un appel clair à expulser tous les citoyens.nes arabes et les Palestiniens.nes qui résident dans les territoires occupés, ce rabbin a non seulement gagné une certaine réputation à dire ce que les autres n’osaient même pas penser mais aussi d’avoir la volonté d’agir préventivement contre les Arabes ».

En 1968, à Brooklyn, le rabbin Kahane fonde la Ligue de défense juive qui brandissait un drapeau affublé d’un poing levé contre l’étoile de David. Trois ans plus tard, il était reconnu coupable à New York de conspiration pour fabrication d’explosifs. Il a reçu une sentence suspendue de cinq ans. Il déménage en Israël cette année-là et a fait partie des fondateurs du parti politique Kach qui milite pour l’expulsion forcée de toute la population palestinienne, à laquelle il réfère avec le mot « chiens », à la fois d’Israël proprement dit et des territoires occupés. Ce parti a aussi été introduit aux États-Unis où il a été banni en 1994 au titre d’organisation étrangère terroriste. En 1984, l’appel au nettoyage ethnique violent prôné par le rabbin Kahane a reçu suffisamment de soutien populaire pour que le parti gagne un siège au parlement israélien.

Pendant ce temps, aux États-Unis, la Ligue de défense juive continuait à grandir et s’est vite transformée en une version juive du Ku Klux Klan. Elle a été à l’origine d’attaques à la bombe contre des Arabes américains.nes partout dans le pays mais, pas contre les noirs.es. Entre 1980 et 1985, le FBI a dénombré pas moins de 17 de ces attaques. Une des cibles premières fut Alex Odeh, un Palestinien né dans ce qui est maintenant la Cisjordanie occupée. À l’époque il était le directeur régional pour la Californie du sud du Comité contre la discrimination des Arabes américains, un groupe américain militant pour les droits des Palestiniens.

En octobre 1985, une bombe a été placée et a éclatée à l’entrée du siège social du Comité tuant M. Odeh au moment où il ouvrait la porte. Quelques heures plus tard, Irv Rubin, président national de la Ligue juive donnait son appréciation : « Je ne verserai pas une larme pour M. Odeh. Il a reçu ce qu’il méritait  ». Le FBI s’est centré sur trois des membres éminents de la Ligue et associés de longue date au rabbin Kahane détenant en plus de lourd dossiers criminels soit, Robert Manning, Andy Green et Keith Fuchs. Dans une entrevue, un ancien agent du FBI m’a déclaré : «  Le plus important était de savoir sur oui ou non le rabbin Kahane était derrière ces bombardements  ». Plus tard, tous les suspects se sont enfui en Israël et malgré leur histoire violente et criminelle, ils ont pu avoir la garantie de la citoyenneté en bénéficiant de la loi sur le retour. Ils se sont installés dans des colonies dans les territoires occupés.

Malgré les enquêtes fouillées des agents déterminés du FBI les années ont passé sans aucune arrestation ou extradition. Pourtant, R. Manning et son épouse étaient aussi suspects numéro un dans un autre meurtre brutal, celui de Patricia Wikerson secrétaire d’une petite entreprise d’ordinateurs à Los Angeles. Elle a été tuée par un bombe arrivée par la poste. R. Manning avait été engagé par un autre membre de la Ligue de défense juive pour tuer le patron de Mme Wilkerson et ainsi régler un différend financier. Mme Wilkerson a été tuée par erreur par cette puissante explosion.

Dix ans plus tard, à cause du manque d’action, il était clair qu’Israël protégeait délibérément ces violents kahanistes. Un ancien membre de haut niveau du Département de la justice américain réclamant l’anonymat analysait : «  Nous considérons leur réponse (celle d’Israël) fallacieuse. Nous leur disons qu’ils ont une obligation internationale, qu’ils violent une entente internationale en ne faisant rien quand on le leur demande … Ils ont eu des années pour légalement arrêter R. Manning et ils ne l’ont pas fait. Donc, tout ce qu’on peut dire c’est qu’ils n’ont absolument aucun intérêt à nous aider ».

En 1990 je suis allé en Israël pour tenter de retrouver R. Manning et l’interroger. Il semble que notre affaire ait provoqué des fortes réactions dans le pays et motivé le Département de la justice à faire plus de pression sur Israël qui a finalement extradé M. Manning. En 1994, il a été trouvé coupable pour le meurtre de Mme Wilkerson lors d’un procès à Los Angeles et a reçu une sentence de prison à vie avec une possibilité de libération conditionnelle après 30 ans.

En octobre dernier, malgré les protestations des familles Odeh et Wilkerson, R. Manning a pu bénéficier de la liberté conditionnelle après 30 ans de prison. Il devrait être libéré complètement de la prison fédérale à l’été 2024. Mais les deux autres suspects dans le meurtre de M. Odeh, dont Andy Green n’ont jamais été arrêtés et sont toujours libres.

Il a été un des associés le plus proche du rabbin Kahane, même son adjoint principal. En 1980, les deux personnages ont conspiré pour faire exploser le Dôme du rocher et ainsi tuer des centaines d’Arabes et de Palestiniens. Ce site religieux est vénéré par tous les Musulmans de par le monde, c’est le plus vieil ouvrage d’architecture islamique et il est situé aux côtés de la Mosquée Al-Aqsa le troisième lieu saint de l’Islam. Pour les Musulmans, le prophète Mohamed serait monté au ciel depuis cette mosquée. Mais, pour les Juifs, ce bout de terrain où se trouvent les deux sanctuaires est connu comme « le Mont du temple » et révéré comme le lieu où les premiers et seconds temples (juifs) étaient érigés. Le rabbin Kahane soutenait que lorsque la mosquée Al-Aqsa serait détruite avec ses dépendances, les Juifs pourraient construire le troisième temple par-dessus les gravats.

Les deux protagonistes ont été attrapés avant de commettre leur méfait et ont été condamnés à six mois de prison. Mais ce projet de destruction de la mosquée Al-Aqsa et de ce qui l’entoure est longtemps resté une obsession pour le rabbin A. Green et les fidèles du parti.

Plus tard, A. Green a changé de nom pour celui de Baruch Ben-Yoseph. Il est devenu président du mouvement d’extrême droite en faveur de l’établissement du Temple et a été rejoint par un autre Juif suprémaciste, obsédé par la destruction de la mosquée Al-Aqsa soit, Itamar Ben-Gvir. Même s’il a été condamné pour incitation à la haine et soutien à une organisation terroriste en 2007, en 2022 le Premier ministre Nétanyahou l’a nommé au puissant ministère de la sécurité nationale. Haaretz lui avait donné le titre de « successeur idéologique de l’ancien rabbin Meir Kahane ».

Ses propos ont d’ailleurs été présentés en preuve de génocide contre Israël par l’Afrique du sud, lors des audiences devant la Cour internationale de justice.

Dans le Monde, la sociologue Eva Illouz, professeure à l’Université hébraïque de Jérusalem écrit qu’il représente ce qu’on est bien obligé d’appeler le « fascisme juif ». Et elle ajoute qu’en tant qu’avocat, il a défendu des terroristes juifs et a applaudi à des opérations terroristes commises par des Juifs. Par exemple, celle de Baruch Goldstein qui avait tué 29 Palestiniens pendant leur prière à la mosquée d’Ibrahim. Il s’identifie tellement au terrorisme juif qu’il a même proposé d’abolir cette notion (pourtant reconnue par la police et le Shin Beth israéliens). Dans le Jerusalem Post, le rédacteur en chef, Yaakov Katz, le nomme « la version israélienne moderne de la suprématie blanche américaine et du fascisme européen ».

Le Times of Israël note que le parti de I. Ben-Gvir, Otzma Yehudit (Pouvoir juif), est vu comme le successeur du parti raciste Kach et de son fondateur Meir Kahane. Lors des dernières élections, le parti a fait alliance avec le parti Jewish Home-National Union de Bezalel Smotrich pour former ce que Ynetnews nomme « une dynastie de racisme et de provocation ». Peu après, B. Smotrich était nommé au puissant ministère des finances. En même temps, le petit-fils du rabbin Kahane, Meir Ettinger, est devenu le leader de Hilltop Youth, un groupe qui vit dans des postes avancés illégaux en Cisjordanie et qui attaque fréquemment brutalement des innocents.es palestiniens.nes. Récemment il a appelé à l’activation de cellules secrètes en disant : « Comme alternative à l’armée, il est possible d’activer des cellules de colons militaires armés pour perpétrer des massacres de Palestiniens.nes afin faire stopper leurs attaques ».

Le racisme et la suprématie juive s’étant répandus dans la société israélienne, la route était ouverte pour le retour du Kahanisme. En août dernier, Matan Vilnai, ancien adjoint à l’état-major de l’armée israélienne, mettait en garde : « N’importe qui peut constater que nous sommes en train de devenir un sinistre État kahaniste, raciste, religieux, radical, du Jourdain à la Méditerranée ». La semaine dernière, l’ancien Premier ministre Ehud Olmert présentait sa propre mise en garde dans Haaretz. Parlant des Kahanistes, qu’il désigne de : «  Gangs de promoteurs de pogroms, (ils) ont pris le contrôle du gouvernement israélien et ont transformé son chef en serviteur. Les choses sont si désastreuses qu’on ne peut éviter de dire clairement et fortement : Nétanyahou, ça va finir dans encore plus de sang. Prenez note, vous aurez été averti ».

Selon l’académicien Idan Yaron, qui a passé plusieurs années à étudier le phénomène kahane, le leadership politique actuel en Israël n’a aucune tolérance pour qui que ce soit qui n’est pas Juif.ve : « Quiconque conteste l’approche nationale religieuse, quiconque n’est pas « un.e vrai.e Juif.ve » selon la définition du rabbin Kahane, doit être éliminé.e. Et ce n’est pas une métaphore. Le Premier ministre israélien est en train de légitimer le mouvement kahaniste et ses leaders qui sont absolument engagés envers ce rabbin et son programme. Ils ont tout fait pour perpétuer sa doctrine ».

Longtemps, B. Nétanyahou a démontré des idées similaires à celle de ce rabbin. En novembre 1989, alors qu’il était sous-ministre des affaires étrangères, il a fait un discours à l’Université Bar-Ilan. Selon le Jerusalem Post, il déplorait que : «  le gouvernement n’est pas exploité politiquement des circonstances favorables pour procéder à des expulsions sur une large échelle. Politiquement les dommages auraient été minimes … Je pense qu’il y a encore des possibilités d’expulser beaucoup de monde ». Certains.nes de ses plus proches collaborateurs.trices l’ont accusé d’être un clone de Kahane. L’actuel membre du cabinet de guerre, Benny Gantz, ancien ministre de la défense, déclarait en 2019, que : « Kahane serait fier de Nétanyahou ».

Cette dangereuse renaissance du kahanisme est soutenue par les milliards de dollars des contribuables américains.es dont les politiciens du Congrès et de la Maison blanche qui espèrent ainsi, s’attirer les faveurs des lobbys des riches donnateurs.trices Juifs.ves et pro-israéliens.nes, dotent le gouvernement israélien. En mars 2022, durant sa visite en Israël l’ancien vice-président Mike Pence, a rencontré bien amicalement le disciple du rabbin Kahane, I. Ben-Gvir et le fondateur du parti Pouvoir juif, Baruch Marzel qui a servi d’homme de main au rabbin Kahane et a été son porte-parole durant une décennie. Mike Pence a déclaré à I. Ben Gvir que c’était un grand honneur que de le rencontrer et a ajouté : « Demeurez fort, nous allons être avec vous ».

Deux mois plus tard, le Président Biden autorisait le retrait de la liste des « organisations étrangères terroristes » la ramification (américaine) de Kach, Kahane Chai (vive Kahane). William Lafi Youmans, professeur associé à l’Université George Washington, prévient que : «  Kach et Kahane s’étant divisés en divers groupes et partis politiques, ils continuent d’exposer, d’inspirer et d’agir violemment contre les civils.es palestiniens.nes. Au lieu de les retirer de cette liste, le Département d’État aurait dû procéder à une mise à jour et l’étendre (dans le temps) ».

En mai dernier, les violentes menaces d’expulsion des Palestiniens.nes des territoires occupés par Israël et de destruction de la mosquée Al-Aqsa ont atteint un sommet le jour israélien de Jérusalem, une fête qui marque la conquête de la ville par les troupes israéliennes en 1967. La foule marchait dans les quartiers palestiniens en scandant des slogans racistes dont : «  Kahane avait raison » et « Mort aux Arabes  ». I. Ben Gvir, disciple du rabbin Kahane et membre du cabinet Nétanyahou s’était joint aux manifestants.es ; pour la première fois un ministre prenait part à une telle manifestation. Le ministre des finances, Bazalel Smotrich y était aussi apparu.

Cinq mois plus tard, le 7 octobre, l’aile militaire du Hamas passait à l’attaque et tuais 1,200 Israéliens.nes, pour la majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées. Le chef de l’aile politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, déclarait : « L’opération inondation d’Al-Aqsa est lancée ».

La guerre dont les Kahanistes ont longtemps rêvée pour expulser ou éradiquer les Palestiniens.nes, s’emparer de leurs terres et détruire l’Esplanade des mosquées a commencé. En 1993, Andy Green alias Ben Yosef confiant disait : « Pensez à ce à quoi nous feront face quand nous bouterons les Arabes hors du Mont du temple. Nous allons devoir affronter le jihad de la totalité du monde musulman. Je suis prêt à le faire parce que je sais que c’est ce que Dieu veut ». Celui qui mène le jihad juif d’après Kahane, c’est l’ami de Ben Yosef, le ministre de la sécurité nationale, Ben-Gvir. En 2022, en réponse à un article critique dans Haaretz, il écrivait : « Vous avez clarifié que je suis dans le droit chemin et que le rabbin Kahane, que son sang soit vengé, me sourit  ». Shaul Magid, un membre distingué des études juives au Collège Dartmouth et auteur d’un ouvrage portant sur le rabbin Kahane met en garde : « Ben-Gvir est de loin bien plus dangereux pour la société israélienne que Kahane ne l’a jamais été ».

L’ancien premier ministre Ehud Olmert approuve sans ambiguïté. Comme il le note dans Haaretz : «  Le but ultime de cette gang (les Kahanistes) est de purger les territoires occupés de leur population palestinienne, de nettoyer l’esplanade des mosquées de ses fidèles (musulmans.nes) et d’annexer les territoires à l’État d’Israël. Le bain de sang est le moyen d’y arriver. Aussi bien le sang israélien dans le pays et dans les territoires qui sont contrôlés depuis 57 ans que le sang juif d’ailleurs dans le monde. Et aussi beaucoup de sang palestinien dans les territoires bien sûr, à Jérusalem s’il n’y a pas d’alternative et parmi les Arabes citoyens.nes d’Israël. Cet objectif ne sera pas atteint sans d’énormes bains de sang. Armageddon ».

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