Édition du 20 mai 2025

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États-Unis

Etats-Unis. L’administration Trump, le Parti démocrate et les oppositions

L’évaluation médiatique habituelle des 100 premiers jours d’un nouveau président n’a apporté que de mauvaises nouvelles pour Donald Trump. Les sondages ont montré que le soutien à Trump était le plus bas de tous les présidents à l’échéance de 100 jours de mandat depuis près de 80 ans, avec plus de personnes désapprouvant qu’approuvant la position de Trump sur presque toutes les questions importantes.

Tiré de A l’Encontre
16 mai 2025

Par Lance Selfa

Mais l’opposition croissante à la politique désastreuse de Trump n’a pas apporté beaucoup de bonnes nouvelles à la prétendue « opposition », soit le Parti démocrate. Selon un sondage CNN, seuls 29% des adultes ont une opinion favorable du Parti démocrate, son plus bas niveau depuis 1992. Seules 63% des personnes se déclarant démocrates ou indépendantes proches des démocrates ont une opinion favorable de « leur » parti. Les partisans soutiennent généralement leur « équipe » à un taux de 80% ou plus.

Le même sondage CNN a révélé que la plupart des démocrates souhaitaient que leur parti lutte plus fermement contre Trump et les républicains. Les analystes ont suggéré que les Démocrates pourraient être confrontés à une révolte de type « Tea Party » de leur base électorale, comme les Républicains l’ont connu en 2009-2010. A l’époque, la combinaison de l’ardeur de la droite populaire et le soutien de donateurs de droite tels que les frères Koch avait canalisé le ressentiment conservateur à l’égard de l’administration Obama en direction d’une radicalisation du Parti républicain. A bien des égards, le « Tea Party » des années 2010 a préparé le terrain pour la prise de contrôle du Parti républicain par Trump et son mouvement MAGA.

La possibilité d’un « Tea Party » démocrate reflète l’incapacité totale des dirigeants démocrates au Congrès et des autres opportunistes qui se positionnent comme conseillers du parti. Certains veulent s’aligner sur les thèmes trumpiens tels que les messages anti-trans ou « anti-woke ». D’autres affirment que les démocrates devraient se concentrer uniquement sur les questions économiques fondamentales telles que l’impact des droits de douane imposés par Trump et minimiser les attaques de ce dernier contre les immigrant·e·s.

Les politiciens et les dirigeants « normies » [conventionnels] du Parti démocrate pensent que l’impopularité historique de Trump se traduira par des gains pour les démocrates (et pour une majorité à la Chambre des représentants) lors des élections de mi-mandat de 2026. Ils supposent ensuite que les démocrates auront alors un pied à l’étrier pour commencer à réparer les dégâts causés par Trump et la bande de démolisseurs de Musk.

Il s’agit de la pensée optimiste du « tout ira bien » qui était censée avoir permis de battre Trump en 2020. Pourtant, il ne faut pas supposer que Trump annulera les élections de mi-mandat ou déclarera la loi martiale pour éviter ce règlement de comptes. Comme ils l’ont montré entre 2021 et 2024, les démocrates sont parfaitement capables de ne pas demander des comptes à Trump et à ses sbires. « L’échec du ministère de la Justice de Biden à poursuivre Trump pour son instigation à l’émeute du Capitole du 6 janvier 2021 est le dernier exemple de l’histoire du procureur général Merrick Garland, qui s’est toujours montré indulgent envers les crimes des puissants », affirme l’auteure Sarah Kendzior dans sa newsletter du 16 novembre 2023 (« Servants of the Mafia State »).

C’est dans ce contexte qu’il faut replacer la tournée « Fighting Oligarchy » menée par le sénateur du Vermont Bernie Sanders et la députée new-yorkaise Alexandria Ocasio-Cortez (AOC), qui a attiré des foules immenses dans des régions favorables aux démocrates comme Denver et Los Angeles, mais aussi dans des salles combles dans des endroits plus conservateurs comme Nampa, dans l’Idaho. Cette tournée a également pris soin de passer par des régions où les démocrates pensent avoir de bonnes chances de battre les républicains sortants à la Chambre des représentants.

Au début de l’administration Trump, alors que la plupart des démocrates de l’establishment traitaient Trump comme un colosse politique et disaient à leurs partisans qu’ils ne pouvaient pas faire grand-chose pour l’arrêter, la tournée de Sanders et AOC a aidé les membres de la base du camp libéral (progressiste) de la politique américaine à sortir de leur sentiment d’isolement et de désespoir. Mais Sanders et AOC sont engagés dans un projet que le révérend Jesse Jackson [militant des droits civiques et candidat aux primaires démocrates en 1984 et 1988] appelait « garder l’espoir vivant » au sein du Parti démocrate.

« Non, nous n’essayons pas de créer un troisième parti », a déclaré Sanders à l’émission Meet the Press de NBC. « Ce que nous essayons de faire, c’est de renforcer la démocratie américaine, où la confiance dans les partis démocrate et républicain est actuellement extrêmement faible. […] Ce qui manque aux démocrates aujourd’hui, c’est une vision pour l’avenir. Comment allons-nous offrir un niveau de vie décent à une jeune génération qui, toutes choses égales par ailleurs, sera plus pauvre que ses parents ? »

Ocasio-Cortez est également très claire quant à ses efforts pour réformer le Parti démocrate, approche qu’elle incorpore dans ses discours de campagne lors de ses déplacements : « Nous avons besoin d’un Parti démocrate qui se batte aussi plus fermement pour nous. Cela signifie que les communautés doivent choisir et voter pour des démocrates et des élus qui savent défendre la classe ouvrière […] Nous devons nous unir et consacrer chaque jour de l’année à sensibiliser nos voisins, à aller à leur rencontre afin de chasser ces républicains et de les remplacer par des démocrates combatifs. » (Left Voice, 13 avril 2025)

En théorie, les démocrates pourraient défendre des politiques plus progressistes sans perdre le soutien des entreprises. Des partis similaires dans d’autres pays, comme les libéraux au Canada, soutiennent par exemple l’assurance maladie publique pour tous. Mais l’establishment libéral aux Etats-Unis est soumis à des limites que l’establishment conservateur ne connaît pas.

Sanders et AOC, et leurs porte-parole idéologiques comme le magazine socialiste réformiste Jacobin, pensent pouvoir convaincre les démocrates – ou une partie importante d’entre eux – de soutenir des politiques, des politiciens et une orientation sociaux-démocrates. Mais le Parti démocrate états-unien moderne est une entreprise multimilliardaire dont les grands donateurs soutiennent le capitalisme entrepreneurial.

Ainsi, même lorsque les politiciens démocrates parviennent à rassembler suffisamment de voix au parlement pour soutenir, par exemple, un système de santé à payeur unique [le gouvernement et non les assurances privés doivent assurer les coûts des soins], le courant dominant du parti veille à ce que ces réformes ne soient pas adoptées. Voir les exemples de Californie (2022) ou du Vermont, par exemple. Le fait de maintenir le système d’assurance maladie le complexe hospitalier sous le « grand chapiteau » des démocrates limite ce que ceux-ci peuvent accomplir.

La politique de droite, en revanche, n’est pas soumise aux mêmes contraintes. Même si les dirigeants du monde des affaires et la plupart des riches trouvent Trump et les partisans de MAGA – comme la députée Marjorie Taylor Greene (républicaine de Géorgie – peu recommandables, ils savent qu’en se pliant à leur politique d’extrême droite, ils ont la possibilité d’obtenir les mesures qui leur tiennent vraiment à cœur : réductions d’impôts, déréglementation [entre autres du système bancaire et financer], affaiblissement du contrôle des entreprises et subventions à l’industrie.

Imaginons le scénario suivant. Les démocrates remportent une victoire historique et le Congrès américain en 2026. Ils contrôlent désormais une branche clé du gouvernement. Que feront-ils ?

Abrogeront-ils les réductions d’impôts accordées par Trump aux riches, financeront-ils la réembauche des fonctionnaires fédéraux [écartés par le DOGE de Musk] et le rétablissement de programmes essentiels, ou encore supprimeront-ils les budgets liés aux initiatives de Trump ? Vont-ils destituer Trump et les membres de son cabinet qui ont enfreint la loi ? Vont-ils adopter des réformes du droit de vote et des droits civils et civiques ? Compte tenu de leur tendance à vouloir rétablir le statu quo, la réponse à toutes ces questions est « non ». On peut déjà presque entendre les excuses. Pas étonnant que même les partisans du Parti démocrate déclarent aux sondeurs qu’ils ne savent pas vraiment ce que défend leur propre parti.

Ceux et celles d’entre nous (de la gauche dite radicale) doivent tenir compte de la faiblesse historique des forces d’opposition de notre camp. Il est positif que la grande majorité s’oppose à l’action de Trump et que des centaines de milliers de personnes aient manifesté contre les mesures prises par son administration. Mais les organisations telles que les syndicats sont au plus bas depuis des décennies et les organisations non gouvernementales proches du Parti démocrate, comme Indivisible [créée en 2016 et dont le mot d’ordre est « We fight on, together »], captent une grande partie de la « résistance » à Trump.

***

Les quatre vecteurs d’opposition à Trump peuvent être résumés ainsi :

. Les manifestations « Tesla Takedown » contre Elon Musk, l’homme de main de Trump ;

. Les manifestations « de masse » organisées par des organisations telles que Indivisible et 50501 (50 protests, 50 states, 1 movement, initié en janvier 2025) ;

. La défense locale des droits des immigré·e·s sous le slogan « Connaissez vos droits » ;

. La résistance des syndicats et de la classe ouvrière ;

L’examen de chacun d’entre eux nous permet de dresser un bilan de la résistance à Trump 2.0 jusqu’à présent.

Tesla Takedown. Il s’agit d’une véritable initiative populaire lancée par quelques individus qui se sont rassemblés avec des pancartes contre Musk dans une station de recharge Tesla à Waterville, dans le Maine, début février. La militante en ligne Joan Donovan a amplifié leurs efforts avec le hashtag #TeslaTakedown sur la plateforme Bluesky, et quelques jours plus tard, le documentariste Alex Winter a créé un site web où les groupes locaux pouvaient annoncer leurs propres manifestations anti-Tesla. Depuis, des centaines de manifestations ont eu lieu devant les concessionnaires Tesla, les stations de recharge et les garages.

Tesla Takedown a la particularité d’être la première initiative majeure visant à rassembler l’opposition à la politique destructrice de Trump et Musk. Et son travail pour dénoncer le faux populisme de l’administration Trump en mettant en avant un « tech bro » (terme d’argot désignant un programmeur stéréotypé masculin) et un oligarque fasciné par le nazisme est indéniable. Tesla Takedown pourrait revendiquer une partie du mérite pour le retrait de Musk de la scène publique et les indications selon lesquelles le conseil d’administration de Tesla envisageait de le licencier. Mais à part produire une pression médiatique, on ne voit pas très bien quelle pression supplémentaire le mouvement Tesla Takedown pourrait exercer sur Trump et Musk.

Les ventes de Tesla étaient déjà en baisse avant que le DOGE (Department of Government Efficiency, département de l’efficacité gouvernementale) de Musk ne commence son raid au sein du gouvernement fédéral. Les ventes de Tesla à l’étranger s’effondrent et le cours de son action, source d’une grande partie de la fortune de Musk, devait être corrigé à la baisse car il s’agit de l’une des actions les plus surévaluées cotées en bourse. Il est possible que les protestations contre Tesla s’apaisent à mesure que Musk exercera son influence loin des projecteurs médiatiques. Avec ses activités dans le domaine des satellites Starlink et des fusées SpaceX, soutenues par des contrats de plusieurs milliards de dollars avec le gouvernement américain, Musk continue d’exercer une influence supérieure à celle de certains États souverains.

Journées d’action. Selon certaines estimations, le nombre de manifestations anti-Trump et le nombre de personnes mobilisées dépassent ceux des premiers jours de 2017, lorsque de grandes mobilisations telles que les marches des femmes avaient marqué l’imagination du public. Ces manifestations ont été organisées par un large éventail de groupes, mais les principaux organisateurs sont des organisations non gouvernementales (ONG) telles que Indivisible et 50501, un projet du groupe de lobbying libéral MoveOn. La participation aux rassemblements « Hands Off » (Ne touchez pas) organisés le 5 avril dans les mairies et les Capitols [bâtiments des législatifs] des Etats d’un bout à l’autre des Etats-Unis a été impressionnante. Les organisateurs cherchent à reproduire (ou à dépasser) les rassemblements « Hands Off » le 14 juin, date à laquelle ils se mobilisent sur le thème « No Kings ».

Deux anciens membres du personnel du Congrès démocrate ont fondé Indivisible en 2016 avec l’intention de mobiliser la pression populaire sur le Congrès contre les initiatives de Trump, en particulier sa tentative ratée d’abroger l’Affordable Care Act [Obamacare]. 50501 est né d’un forum Reddit [site web communautaire] au début de l’année 2025. Bien qu’il compte de nombreuses filiales locales, Indivisible est davantage ancré dans le monde des ONG professionnelles de Washington, avec une équipe d’experts des médias et de la recherche, et un comité d’action politique qui « canalise l’énergie populaire pour faire élire des candidats progressistes ».

50501 est une organisation plus décentralisée qui organise des manifestations par le biais d’appels à l’action en ligne. Sa culture politique reflète la dernière décennie d’organisation de la « génération Z » (les personnes nées après 1996), qui met l’accent sur « l’entraide » et l’organisation « sans leader ». L’un de ses principaux constituants est Political Revolution, un comité d’action politique formé par d’anciens organisateurs de la campagne de Bernie Sanders en 2016 pour soutenir des candidats progressistes, principalement au sein et autour du Parti démocrate. Indivisible s’inscrit plus naturellement dans la politique libérale conventionnelle. Par exemple, l’un de ses slogans du 5 avril était « Hands Off NATO ! » (Ne touchez pas à l’OTAN !), mais il n’y avait pas de « Hands Off Palestine ! » (Ne touchez pas à la Palestine !). 50501 affiche un profil plus radical, qualifiant Trump de « criminel » et de « traître » et dénonçant les ploutocrates milliardaires et le « fascisme ». Néanmoins, 50501 collabore avec Indivisible et a invité les dirigeants d’Indivisible à ses conférences Zoom nationales.

« Connaissez vos droits ». Certaines des formes d’opposition les plus efficaces au programme de Trump sont venues de groupes locaux de défense des droits des immigré·e·s et de groupes communautaires qui ont empêché les rafles organisées par le Department of Homeland Security (DHS) et mises en œuvre par l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) contre les immigrés. Ces groupes ont été si efficaces pour informer les immigrés de leurs droits que le « tsar des frontières » de Trump, Tom Homan, les a dénoncés. Dans certaines circonstances, des groupes communautaires se sont organisés pour faire pression sur l’ICE, les tribunaux et les forces de l’ordre locales afin d’obtenir la libération de personnes arrêtées par le DHS, comme Mohsen Mahdawi [militant palestinien, étudiant à la Columbia University] et Rühmeysa Oztürk. [de nationalité turque, étudiante à Tufts University, un juge du Vermont a ordonné sa libération]. Une manifestation dans une petite ville de l’Etat de New York où Homan possède une maison de vacances a permis de libérer une famille victime d’une rafle de l’ICE. Il existe des dizaines d’histoires comme celle-ci qui montrent que la protestation peut fonctionner et que ni les immigrés ni leurs défenseurs n’ont à se soumettre à la police d’immigration brutale de Trump.

Cependant, il ne faut pas oublier que l’administration Trump a déjà commis des actes odieux, notamment l’expulsion de centaines d’immigrés vers des goulags au Salvador et à Guantanamo Bay, à Cuba. Et le budget qu’elle fait passer au Congrès prévoit une augmentation de plusieurs milliards de dollars pour « intensifier » à l’échelle industrielle les arrestations et les expulsions d’immigrants.

Résistance des syndicats et des travailleurs. Il n’est pas surprenant qu’une administration remplie de milliardaires de droite et anti-syndicats s’en prenne aux droits des travailleurs et des syndicats. Les actions de l’administration montrent à quel point il est superficiel de prétendre que le Parti républicain est devenu un parti de la « classe ouvrière ». L’attaque de l’administration Trump contre les fonctionnaires fédéraux, avec des licenciements massifs illégaux et la résiliation des contrats de près d’un million de travailleurs, est plus grave que la répression de la grève des contrôleurs aériens de la PATCO par Ronald Reagan en 1981.

Le mieux que l’on puisse dire de la réponse des syndicats, c’est qu’il y en a une. Des syndicats de premier plan comme le Service Employees (SEIU) et les syndicats nationaux d’enseignants, ainsi que l’AFL-CIO, ont approuvé des manifestations telles que « Hands Off ». Sean McGarvey, président du North American Building Trades Union, habituellement conservateur, a appelé au rapatriement depuis le Salvador de Kilmar Abrego Garcia, un apprenti dans le bâtiment dans le Maryland, qui a été kidnappé illégalement.

Mais des décennies de compromissions et de faiblesse politique au sein du mouvement syndical reviennent aujourd’hui le hanter. Pendant des décennies, les syndicats fédéraux qui sont actuellement démantelés sont restés inactifs et dépendants du lobbying à Washington. Les efforts d’organisations relativement nouvelles comme le Federal Unionists Network sont importants, mais ils partent d’une position extrêmement faible. La plupart des responsables syndicaux espèrent que leurs poursuites judiciaires contre les mesures antisyndicales de Trump aboutiront. Mais ils n’ont aucune stratégie fondée sur une quelconque organisation sur le lieu de travail si les tribunaux ne se prononcent pas en leur faveur.

Si l’on se tourne vers le secteur privé, où les syndicats ne représentent qu’environ 6% des travailleurs et travailleuses, on peut voir les fruits amers de plusieurs années de recul politique. Le président pro-Trump du syndicat des Teamsters (IBT), Sean O’Brien, a légitimé une alliance syndicale avec l’extrême droite. En conséquence, O’Brien et l’IBT n’ont pas fait grand-chose depuis qu’UPS [société de logistique] a annoncé 20 000 licenciements en réponse aux droits de douane prévus par Trump. Le syndicat United Autoworkers (UAW), dont la grève « stand-up » de 2023 a inspiré des millions de personnes, a soutenu les droits de douane prévus par Trump, même s’il n’y a aucune preuve que le commerce déloyal soit la cause du déclin du syndicat. Le président de l’UAW, Shawn Fain, a aligné le syndicat sur les droits de douane de Trump, sans voir « les véritables menaces qui pèsent sur les travailleurs de l’automobile et le rôle que le syndicat peut jouer pour y résister », comme l’a récemment écrit Andy Sernatinger. [militant syndical du Wisconsin, article publié sur le site Tempest le 30 avril].

Toute résistance authentique au programme de Trump doit être saluée et renforcée. Mais nous devons également « ne pas mentir » et « ne pas revendiquer de victoires faciles », comme l’a déclaré le révolutionnaire guinéen-bissau Amilcar Cabral dans les années 1960. L’opposition à Trump est actuellement faible.

Les organisations de protestation de masse fonctionnent encore largement selon la perspective qu’elles avaient mise en œuvre en 2017-2018. C’est-à-dire protester maintenant et faire pression pour obtenir une Chambre des représentants ou un Congrès dirigé par le Parti démocrate en 2026. Nous avons plus haut souligné les lacunes de cette perspective, qui n’a pas empêché le retour de Trump à la Maison Blanche. Cette orientation a également mis en sommeil – sous le mandat de Biden – de nombreuses organisations de « résistance » surgie lors du premier mandat Trump 1.0.

L’organisation populaire sur les lieux de travail et dans les communautés a été efficace dans certaines circonstances limitées. Mais les syndicats et les organisations communautaires sont-ils prêts à faire face à une augmentation quantitative ou qualitative des déchaînements et de la répression trumpiens ? Pour l’instant, cela ne semble pas être le cas.

Cependant, au printemps 2025, la société états-unienne s’oppose à ce que fait Trump. Et, si l’histoire peut nous donner une indication, les gens ordinaires sont capables de se mobiliser à tout moment. Personne n’avait prédit, et encore moins prévu, l’énorme vague d’actions antiracistes qui a eu lieu au plus fort de la pandémie de Covid après le meurtre de George Floyd en 2020. Nous aurons besoin de cela, et bien plus encore, pour vaincre Trump et la menace autoritaire qu’il représente. (Article reçu le 15 mai, traduction rédaction A l’Encontre)

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