À l’occasion de son congrès triennal, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) s’est dotée des moyens nécessaires pour oser, agir et influencer le changement vers un Québec progressiste, à l’écoute des souhaits et des aspirations des professionnelles en soins et de la population. Représentant fièrement près de 60 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes à travers le Québec, la FIQ souhaite ainsi continuer sur sa lancée de la dernière négociation afin d’aller chercher d’autres gains pour les professionnelles en soins qui permettront d’améliorer l’accès et la qualité des soins.
Pour y arriver, les quelques 650 déléguées présentes à Saint-Hyacinthe ont convenu qu’il est plus que jamais nécessaire de revoir nos façons de faire. En effet, n’en déplaise à ceux et celles qui font le relais des mesures populistes invoquant la nécessité de rééquilibrer le pouvoir entre les patrons et les travailleuses et travailleurs, force est de constater qu’un tel « rééquilibrage » des pouvoirs devrait nécessairement être à l’avantage des travailleuses et travailleurs et des organisations qui les représentent. Depuis trop longtemps, les organisations syndicales doivent sans cesse réagir à des gouvernements qui cherchent par tous les moyens à sabrer dans les acquis de la population québécoise et à favoriser le monde des affaires au détriment des travailleuses et travailleurs.
Ces mesures ont eu plusieurs conséquences. Par exemple, la concentration des fruits de la croissance économique dans les mains d’une minorité privilégiée, et son corolaire, l’augmentation des inégalités. Des études récentes démontrent que même si l’économie québécoise a connu, entre 1976 et 2006, une croissance cumulée de 71%, la très grande majorité de ces gains est allée dans les poches d’une minorité privilégiée, alors que presque trois familles sur quatre ont vu leur part de revenu diminuer durant cette même période. Dans le même ordre d’idée, Statistique Canada révèle qu’entre 1980 et 2005, les gains médians des travailleurs à temps plein n’ont augmenté que de 25$. Ces résultats témoignent clairement d’un rapport de force favorable au patronat et au milieu des affaires, pas le contraire.
Afin de renverser cette tendance, la FIQ a choisi d’investir énergies et ressources dans l’objectif de construire des modèles novateurs qui répondront aux souhaits et aux aspirations des professionnelles en soins, en plus d’améliorer l’accès et la qualité des soins dispensés à la population. À ce titre, l’aménagement du temps de travail proposé lors de la dernière négociation s’est avéré une avenue prometteuse, en ce sens qu’elle a réussi à faire la jonction entre les conditions de travail des professionnelles en soins et les services à la population.
C’est donc dans la poursuite des mêmes objectifs que la FIQ entend oser, agir et influencer les décisions sur la scène politique, mais également dans chaque région, dans chaque établissement, dans chaque département. Parce que ces modèles seront bâtis grâce à la connaissance du milieu et à l’expertise des professionnelles en soins, ils auront un taux de réussite d’autant plus élevé. Parce qu’ils seront bâtis en collaboration avec toutes personnes ou organisations ayant à coeur le renforcement du système public de santé, nos vis-à-vis ne pourront plus invoquer l’absence d’alternative pour justifier le recours au secteur privé.
Parce que la FIQ est convaincue que les professionnelles en soins et la population qu’elles soignent s’attendent à mieux qu’avoir à choisir entre le statu quo et la privatisation, la Fédération entend investir tous les lieux de pouvoir et d’influence pour proposer des solutions novatrices qui renforceront le système public de santé et les conditions de travail des professionnelles en soins qui y oeuvrent tous les jours. Parce qu’en santé, le changement passe désormais par nous.