Édition du 20 mai 2025

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Le Monde

L’humanité malade de ses humains ou la banalité du mal

Au nom de la justice, nous devrions descendre de nos bien-pensantes tribunes, quitter nos cérémoniales chaires « financées » et nos commodes tours de garde doctrinaires pour ouvrir nos yeux sur les injustices du monde et agir. L’empathie et la solidarité auraient-elles brûlées sur le bûcher ardent du confort et de l’indifférence ?

Deux visions, un choix : Barbarie ou civilisation

Hannah Arendt : «  La mort de l’empathie humaine est l’un des premiers signes et le plus révélateur d’une culture de la barbarie. Elon Musk : « L’empathie est la faiblesse fondamentale de la civilisation occidentale. » 

Ah la justice ! Quelle justice au juste ?

Mais, où sont donc passés les justes de la terre ? La justice si difficile et imparfaite puisse-t-elle demeure l’un des précieux indicateurs déterminant non seulement le degré d’avancement d’une société ou d’une civilisation, mais également de légitimer sa propre raison d’être. Puisque sans la justice, qui incarne le principe moral qui exige le respect du droit et de l’équité, sans État de droit qui garantit la protection légale et le respect des droits civils et politiques fondamentaux ainsi que les libertés civiles et accès à la justice on ne peut exercer sa liberté d’expression et établir des rapports égalitaires. La justice s’avère la prémisse essentielle et fondatrice de tout engagement et de toutes les libertés. Sans elle, il ne pourrait donc pas y avoir de civilisation sur les pas empressés de nos horizons chaotiques et de nos réalités à la fois angoissantes et fascinantes. Ainsi, lorsque l’injustice se manifeste, telle l’éclosion d’un virus, elle annonce d’avant-coureurs et graves symptômes d’une civilisation ou d’une société malade.

Les despotes ou l’instauration de la barbarie et de la bêtise

C’est pourquoi, tout en demeurant extrêmement vigilants, méfions-nous des discours haineux, de la propagande mensongère et du règne de l’arbitraire lorsque des sociétés dont la gouvernance, la liberté de parole et l’appareil de justice basculent aux mains tentaculaires et aux pieds destructeurs de despotes. Ces autocraties, souvent sous le couvert d’une légalité tronquée dont elles se revendiquent, perdent leur légitimité en ne faisant que broyer froidement la dignité des populations ciblées, bafouer leurs droits fondamentaux ainsi que terrasser leurs assises, tarer leurs valeurs et encager leurs libertés.

«  Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice. » Montesquieu

Les cent premiers jours de l’administration américaine Trumpienne, dont les débuts ont été abondamment inspirés duProjet 2025 ou Projet de transition présidentielle proposée par un « think thank » de droite, la Heritage Foundation, représentent une violente démonstration de ce glissement vers un régime autoritaire. Un régime instrumentalisé par un cruel voyou affecté dusyndrome d’hubris, tout comme son sanguinaire et oligarque ami Poutine, et inlassablement assoiffé de pouvoir, de richesse et surtout de sa petite personne. – Si Trump pouvait boire sa propre bêtise, il la boirait assurément jusqu’à la lie… – Un régime « commandité » à hauteur de 239 millions de dollars USD par une bande d’oligarques du numérique, dont il sera redevable, suspendus telles des sangsues aux babines du Torquemada des tarifs et secondé par une confrérie d’incompétents et serviles idéologues. Un régime qui triture sans vergogne la vérité, fait fi du pouvoir exécutif et dirigé par un président qui tire à bout portant sur tout ce qui bouge et qui en toute impunité s’autoproclame au-dessus des lois et se divertit quotidiennement au salon ovale par l’imposition psychotropique de décrets ubuesques à la signature gonflée à la fatuité et à l’encre imprégnée de souffrance. À l’image d’un Staline qui avec la complicité de membres du Politburo de l’URSS se faisait un jovial devoir tous les matins de cocher sur une liste dressée par le NKVD les noms des personnes qui « méritaient » de mourir dans ses camps de travail du Goulag. Staline expédiait les personnes dans l’antichambre de la mort. Quant à Trump, sans aucune empathie et de façon cynique, il les dompe tels des déchets par milliers désespérées et en colère dans les caniveaux de l’oubli ou sur les débarcadères de la misère ou bien sur les tarmacs de la déportation.

« Le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument. » Lord Acton

Nous parlons d’un régime autocratique qui sème à tout vent les graines de la souffrance, de la déraison et de l’injustice et même celles du racisme et d’un eugénisme à peine dissimulé et qui cultive la discorde en s’imposant par le chantage, la force et la terreur. Heureusement, voici une pensée qui console un peu : « … les despotes et les coteries dirigeantes peuvent réussir à dominer leurs frères, mais ils sont incapables de prévenir leurs réactions.  » Erich Fromm. À preuve, des milliers d’Américains ont commencés à tenir des assemblées citoyennes et à prendre la rue. Cette mobilisation est train de se mettre en place partout dans les villes pour manifester contre les politiques de Trump et réclamer sa destitution ainsi que celle de son administration d’oligarques carburant à l’idiocratie et l’IAcratie.

« On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. » Abraham Lincoln

Les laissé.e.s- pour- compte et les réfugié.e.s de la terre

Notre histoire contemporaine regorge d’exemples révoltants du désespoir et de la souffrance. N’oublions pas que sur tous les continents des millions d’êtres humains sont privés de leurs droits. Ils sont contraints de vivre ou tentent de survivre dans des abris de (mauvaise) fortune ou lorsqu’ils ne sont pas froidement jetés à la rue ou contraints de croupir dans les ruelles sordides desbidonvilles – L’ONU estime à plus d’un milliard de personnes qui vivent dans des bidonvilles, soit l’équivalent de la population réunie de l’Amérique du Nord et du Sud – et des banlieues blafardes pour tenir compagnie à leurs sœurs et frères ainsi qu’à la fratrie des rats errants et des chiens affamés.

Nous portons aussi l’odieux de « fabriquer » des réfugiés.e.s de la terre sans terre d’accueil et souvent apatrides et sans issue que l’on enterre presqu’à vie dans des camps. Ils sont malheureusement légion. Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugié.e.s (UNHCR), avec l’escalade mondiale des conflits, des guerres et de la violence ainsi que l’augmentation des catastrophes naturelles, chaque minute crée 20 réfugié.e.s et l’on estime à 122,6 millions de personnes déplacées de force dans le monde. Soit 43,7 millions de réfugié.e.s, 72,1 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et 8 millions de demandeur.e.s d’asile. Sans compter les 4,4 millions d’apatrides privés de nationalité et d’accès aux droits élémentaires comme l’éducation, les soins de santé, l’emploi et la liberté de circulation. Et selon un autre rapport de l’UNHCR-, cette crise des réfugiés.e.s touche principalement les enfants car plus de 42% d’entre eux sont des enfants. Des enfants privés d’enfance et loin de l’amour des leurs. Parmi eux, certains auront été témoins ou victimes d’actes de violence physique et sexuelle et exposés à de mauvais traitements. Ils risqueront de devenir d’innocentes victimes de négligence, d’exploitation, de traite d’êtres humains ou de recrutement militaire pour en faire des enfants soldats « tueurs ». De petits soldats embrigadés de force qui recevront pour seuls cadeaux une dose de dope pour cuirasser leur conscience, un beau fusil d’assaut AK-47 pour témoigner de leur bravoure et une grosse tape sur l’épaule pour célébrer leurs crimes …

Les prisonniers et prisonnières des camps de la terre

Ainsi, ce sont des millions d’êtres humains – comme vous, moi, vos enfants ou vos proches – abandonnés et cruellement emmurés contre leur gré dans des camps. Des camps que l’on peut qualifier de prisons à ciel et égouts ouverts avec pour unique habitat pour se protéger des intempéries des tentes plantées au cœur des macadams ensablés de souffrance et des monticules de détritus de la misère et comptant pour seule nourriture des miettes rationnées des ONG. Pendant qu’ils récoltent la haine outrancière de leurs voisins belligérants, ils n’ont pour eau que des larmes de douleur et de colère au goût de choléra et de dysenterie, pour chaleur et éclairage, des tempêtes d’éclairs de drones et de tirs de roquettes et pour seul espoir, d’atroces et permanentes déchirures de l’exil et d’avoir dû tout abandonner derrière eux ou finalement pour d’autres, l’attente de la mort comme ultime et inéluctable délivrance !

« Quand la fin du monde arrivera, faudra-t-il se souhaiter bonne fin du monde ?  » Voltaire

La Palestine ou les Oublié.e.s de la terre

Lors de la création de l’État d’Israël, en 1948, 750 000 Palestiniens ont perdu leur domicile et leurs terres. Certains ont fui la guerre et d’autres expulsés de force. Bon nombre se sont réfugiés en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, tandis que d’autres sont partis dans les pays voisins telle la Jordanie, le Liban et la Syrie. Ce fut que l’on a appelé en arabe, la Nakba, soit la catastrophe. Pour ajouter l’insulte à l’injure, depuis laGuerre des Six Jours remportée par Israël, en 1967, 475 000 Israéliens habitent maintenant dans des colonies en Cisjordanie. Des colonies pourtant déclarées illégales au regard du droit international des Accords d’Oslo de 1990. Encore récemment en Cisjordanie, des colons Israéliens avec la complicité brutale et parfois létale des soldats de Tsahal harcèlent et chassent, pour ne pas dire déracinent, violemment et en toute impunité les Bédouins et leur famille de leurs terres ancestrales.

La bande de Gaza ou La naissance d’une occupation

Depuis 2007, la bande de Gaza fait figure de cruelle et tragique illustration de notre inhumanité. Là où un peu plus deux millions d’enfants, de femmes et d’hommes sont littéralement affamés et entassés sur un territoire plus petit que la ville de Québec. Là où le soleil se meurt du cancer de la noirceur, où la liberté est balayée par les vents de l’indifférence et les rayons de la justice assombris par des nuages de larmes d’abandon et des poussières de douleur nacrées de désespoir. Depuis le 7 octobre 2023, un ciel d’enfer crache le venin la mort et de la désolation au-dessus de la tête des Gazaouis. Tandis que le sol se dérobe sous leurs pieds meurtris par les fuites à marches forcées, ils agonisent par milliers enclavés et terrorisés par la haine des colonnes de blindés. Un mur de souffrance et de désespoir semblable à celui du Ghetto juif de Varsovieet d’une hauteur de plus de 6 mètres et d’une longueur de 65 km. – Honte à Israël qui aurait dû être le dernier État au monde à ériger un tel mur de l’ignominie et imposer autant de dévastation et de privation à un autre peuple « frère ». –

La bande de Gaza ou La naissance d’un génocide

Depuis plus de deux ans à l’intérieur de la bande de Gaza, 2,1 millions d’êtres humains, soit la population de l’île de Montréal, agonisent abandonnés et à la face du monde. Il n’y a plus d’eau, d’électricité, d’infrastructures civiles, commerciales, industrielles, médicales et sanitaires. Quant aux terres agricoles, elles ont été dévastées provoquant de graves pénuries de nourriture. Pendant ce temps, Israël ne cesse de canonner des civils, de chasser et déplacer massivement 90 % de la population en plus de bloquer l’entrée des secours et de l’aide humanitaire. Gaza s’est transformée en un inimaginable champ de ruines et de désolation. On estime que près de 60 % des bâtiments ont été détruits ou endommagés, soit 160 000 en tout. Concernant les établissements de santé, nous parlons également de 60 % et plus de 70 % des écoles ont été détruites et 50 000 personnes tuées. Par contre, la revue médicale britannique The Lancet avance plutôt que le nombre probable de tués serait plutôt de 64 260 morts, soit 1 habitant sur 35 ! De ce nombre, 14 500 enfants, soit 23 %, auraient été tués, 25 000 blessés et 17 000 autres séparés de leurs parents en raison du conflit ou se sont retrouvés seuls suite à la mort de ces derniers. Combien d’autres enfants vont demeurer handicapés ou mourir de leurs blessures faute de soins ? En plus de ce bilan, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré qu’environ 10 000 habitants de Gaza portés disparus seraient enterrés sous les décombres. Plus abject encore, un rapport de la Commission indépendantede l’ONU sur les crimes sexuels et reproductifs commis par Israël à l’encontre de la population palestinienne et je cite : « … confirme ce que nous savions déjà : l’État sioniste utilise systématiquement et massivement la violence sexuelle contre les femmes, les hommes, les filles et les garçons palestiniens ! » Dire que Netanyahou, cautionné par sa coalition d’extrême droite expansionniste, s’acharne à perpétuer ses crimes dans cet atroce conflit dans le seul but avoué de surseoir à son procès et celui de son épouse pour corruption …

La banalité du mal et Le droit à l’autodétermination

Ce qui se déroule sous nos yeux en Palestine ne constitue en rien une guerre, mais correspond davantage à un sanglant et ignoble massacre d’innocentes victimes et la destruction systématique de leur territoire et de leur patrimoine. Nous ne sommes peut-être pas loin de la « Solution finale », orchestrée jadis par les nazis Heidrich et Eichmann, en voulant déraciner la population de la Palestine qui selon eux parasite « l’espace vital » d’Israël ? Comme nous l’a démontré Hannah Arendt par le passé, nous assistons ici à la « banalité du mal ». Oui, nous nous trouvons en face de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, selon l’Organisme Human Rights Watch, et confrontés à un véritable et dramatiquegénocide. Dire qu’avant le partage de l’ONU en 1947 qui divisait la Palestine en un État juif et un État arabe, c’était l’un des endroits les plus cosmopolites où vivaient en paix Juifs, musulmans, Arabes, Arméniens et Assyriens. Pourtant depuis 78 ans, la Palestine n’a fait que revendiquer son indépendance politique et sa souveraineté sur son territoire. Il en va du droit à l’autodétermination reconnu par la Charte des Nations Unies et la Palestine n’aspire qu’à vivre en toute dignité, en paix et en harmonie avec les autres nations !

Lorsque l’on prend un temps de recul, on réalise que la tragédie qui perdure en Palestine et ailleurs dans le monde représente en vérité le sombre et lourd héritage d’une forme de transmutation du colonialisme d’antan en un impérialisme parvenu à son stade suprême de développement, soit celui du capitalisme financier. Un système de domination sur les nations pauvres et d’exploitation de leurs biens et de leurs ressources et qui détermine et contrôle les enjeux stratégiques du grand échiquier pipé de la géopolitique mondiale et porte la responsabilité des perturbations politiques et socioéconomiques. En somme, un système qui consacre ses énergies « capitales » et ses indices boursiers à sacraliser un productivisme et son dogme de la croissance sans fin et à promouvoir à tous crins la capitalisation captive afin de maintenir la primauté de l’actionnariat et la recherche obsessive de profits. Mais qui par contre, pour le bon usage et la survie du système, ne néglige jamais le bon entretien de la fabrique des pauvres en nourrissant « leurs forces de travail » de miettes boostées aux condiments « novlanguins » et aux stéroïdes chimériques d’un bonheur consumériste et doté en prime d’une promesse constamment renouvelée, pour ne pas dire circulairement recyclable, annonçant : « Des lendemains meilleurs dans un pays plus fort … » – MAGAFIQUE ! N’est-ce-pas ? –

«  Le discours politique est destiné à donner aux mensonges l’accent de la vérité, à rendre le meurtre respectable et à donner l’apparence de solidarité à un simple courant d’air. » George Orwell

Sauver la Palestine et donner une chance à l’humanité

L’interminable et impitoyable oppression imposée par Israël au peuple palestinien au sein de son territoire national et des territoires occupés depuis 1967 (la péninsule du Sinaï et la Cisjordanie) constitue une forme d’apartheid et « ce peuple supposément élu d’Israël », qui a pourtant subi les affres du nazisme et de la Shoah, se rend maintenant coupable à son tour de génocide et de crimes contre l’humanité. Quant à nous, nous fermons les yeux et tolérons depuis 2007 ce terrible blocus israélo-égyptien. Un blocus qui entrave la survie du peuple palestinien et qui a pourtant été jugé illégal en vertu de l’article 55 da la 4e Convention de Genève. Honte à nous qui avons lâchement enfoui le cœur de notre indignation, les poings de notre colère et la mémoire de nos convictions sous les sables ensanglantés et piégés du désert aride de la souffrance et de ses dunes de la mort.

Que faire à partir de maintenant ? Tout d’abord, adoptons comme étendard la devise des Nations Unies : « Paix, dignité et égalité sur une planète saine ». Puis, cessons de cautionner silencieusement cette cruelle et injuste oppression dans une presque totale et inacceptable indifférence. Ayons le courage des mots et la volonté des actes en faisant preuve d’empathie et de solidarité envers le peuple de la Palestine qui n’en finit plus d’agoniser sous des pilonnages high-techs qui visent trop souvent des victimes innocentes et détruisent stratégiquement des infrastructures civiles essentielles ; dommages collatéraux dans le jargon abscon de la guerre. –Surtout lorsque l’on prend pour cible des journalistes pour mieux museler les médias, des humanitaires et même des secouristes de la Croix Rouge. – Pourtant, Gaza n’est pas confronté à une véritable guerre, mais plutôt foudroyé par un carnage innommable et plongé au cœur d’un désastre humanitaire injustifiable.

En premier lieu, souhaitons que la révolte grandissante de la population israélienne liée à la libération des otages et à la réforme de la justice interprétée tel un coup d’État qui gronde actuellement puisse bannir du pouvoir Netanyahou et neutraliser sa bande d’ultra-orthodoxes. Eux qui ne rêvent que d’autarcie et d’homogénéité ethnique et cautionnent les ignobles « opérations de nettoyage » par la déportation du peuple palestinien et la destruction et l’occupation entière du territoire de la bande de Gaza. Cependant, consolons-nous. Ce boucher de la Knesset, admirateur de Trump et de ses méthodes brutales, risque dans un avenir proche de passer de sa cellule de commandement à une cellule de prisonnier de droit commun, puis de trépasser dans une autre cellule, celle d’un criminel de guerre et responsable de crimes contre l’humanité. Ensuite, que les États-Unis cessent ce double jeu dramatique et criminel qu’ils pratiquent depuis trop longtemps en affirmant à la face du monde vouloir travailler à la réconciliation et à la paix alors qu’ils n’en continuent pas moins d’offrir du soutien politique et logistique et de livrer de grande quantité coûteuse – 20 milliards en 2024 et 7,4 milliards de dollars en 2025, soit la moitié de la somme estimée pour le relèvement et la reconstruction de la bande de Gaza – de matériel militaire de pointe à Israël. Faire en sorte que les cinq membres « permanents à vie », (la Chine, les États-Unis d’Amérique, la France, le Royaume-Uni et la Fédération de Russie) du Conseil de sécurité des Nations-Unies ne soient plus permanents à vie. Qu’ils cessent de bloquer systématiquement nombre de résolutions portées par les membres de l’Assemblée générale de l’ONU allant ainsi à l’encontre de la volonté d’autres nations qui elles sont alors identifiées, souvent à tort, pour n’avoir pas choisi d’intervenir dans certaines situations. Soulignons que la majorité des cinq membres de ce Conseil figurent en tête de liste des plus grands fournisseurs d’arme ! Et cela, avec pour gravissimes conséquences l’apparition de possibles conflits d’intérêt gommés d’un discours plus ou moins transparent et d’avoir le cœur sur des mains sales …

Un gouvernement palestinien unifié et la reconstruction de Gaza

Les factions palestiniennes ont signé la Déclaration de Beijing en juillet 2024. Le consensus le plus important du dialogue de Beijing c’est d’être parvenu à la réconciliation entre le Hamas et le Fatah et à l’unité entre les 14 factions confirmant l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) comme seul représentant légitime de l’ensemble du peuple palestinien. Par la suite, il faudra œuvrer avec la communauté internationale des Nations-Unies à la création d’un gouvernement intérimaire de réconciliation nationale axé sur le financement et la reconstruction de Gaza après le conflit. Dans un second temps, procéder à l’établissement durable et la reconnaissance légitime et juridique d’un État palestinien indépendant et souverain en accord avec le droit international et le respect des résolutions des Nations Unies. Finalement, faire en sorte qu’Israël se conforme à ce nouvel ordre mondial afin que tous et toutes puissent enfin cohabiter en harmonie dans ce coin du Proche-Orient.

« L’égalité économique est la clé maitresse de l’indépendance non violente. » Gandhi

À la recherche de la paix et de la justice

Sans être manichéen, comme avait dû le faire Roméo A. Dallaire, commandant de la force de l’ONU de 1993-1994, lors du génocide du Rwanda, – dont on n’a pas tenu compte de ses avertissements et surtout de la part de l’administration Clinton qui est demeurée mortellement silencieuse – d’être contraint de serrer « la main du Diable ». Eh bien, je crois que nous éprouverions la même sensation si nous devions serrer la main de Trump, Netanyahou, Poutine, Xi Jinping, Modi et de tant d’autres dictateurs dans le monde. Un monde où 70 % de la population mondiale, soit près de 6 milliards de personnes vivent sous le contrôle de dictatures. Et n’ayons point peur des mots, nous sommes dirigés par un nombre inquiétant de fous d’eux-mêmes et de malades de pouvoir. Nous devrons trouver les moyens de menotter ces mains sales. Puis laver notre linge sale en famille, entre nations égalitaires qui saisissent l’urgence et la nécessité de restaurer les sentiers de la liberté, donner une chance à la paix et de rendre justice aux opprimés.e.s de la terre.

Sauver la beauté du monde

Nous avons l’obligation d’affronter les vagues de dangers imminents car nous sommes presque parvenus à un point de non-retour climatique. Quant au climat géopolitique mondial, il vire à tribord à toute vapeur et se militarise de nouveau à la vitesse grand « V » pour violence et victimes et sans compter le péril nucléaire qui est revenu hanté les chaumières de l’humanité. Nous nous dirigeons à pas de géant vers un monde dystopique, injuste et sans partage et où le fossé entre les riches et les pauvres ne cesse de s’élargir. Nous sommes également en danger d’extinction civilisationnel et pour parvenir à relever de grands défis telle la malnutrition, la santé, l’éducation, l’habitation et le travail nous devrons nous unir, réanimer le feu intérieur de nos valeurs universelles et réveiller nos consciences. Le sort de l’humanité repose entre nos mains et nous devrons impérativement modifier nos modes de vie consumériste et extractiviste destructeurs. Nous soutenir en toute équité, égalité et en solidarité et tout en faisant preuve de courage, de bonne volonté et dans le respect des diversités. Nous habitons la même planète qui nous a tant donné, même jusqu’à épuisement, et tous les peuples font partie du même Genre humain. Si nous n’agissons pas, la vie sur terre ne deviendra que malheur, souffrance et destruction – elle l’est déjà trop – et nous risquons de mourir de nos inactions, de nos fautes et de notre propre bêtise. L’humanité est malade et elle seule porte en elle le remède. Nous nous devons de sauver la beauté du monde. La balle se trouve dans notre camp et saurons-nous l’attraper ? Une grande Question à 8,5 milliards de réponses …

Voici une réponse : «  L’utopie est la mémoire des rêves que nous n’avons pas encore réalisés. » Paul Ricoeur

Gaétan Roberge

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