Nous ne pouvons nous empêcher de croire que le refus d’accorder ce financement est directement attribuable à notre réaction suite aux an-nonces des coupures sur le programme d’aide sociale. Nous avons très bien animé le printemps dernier par différentes actions de protestations, dont l’occupation de son bureau de comté, l’occupation du bureau ministériel d’Agnès Maltais à Montréal ou encore de notre mobilisation lors de la visite de Pauline Marois dans le quartier. Nos mobilisations font partie intégrante de notre mission légitime et nécessaire : s’unir et se rallier autour d’une cause commune afin d’améliorer nos conditions de vie.
Le tout est sans aucun doute également lié à notre refus à deux reprises d’accepter Carole Poirier dans nos assemblées de quartier pour nous endormir avec ses belles paroles. Nous trouvons primordial que nos assemblées demeurent des espaces libres d’influence politique partisane où le pouvoir n’appartient qu’à nous. Les différents sujets développés dans ces assemblées nous permettent d’échanger et de débattre sur différents aspects touchant nos conditions de vie. Nous ne laisserons pas les élus, quels qu’ils soient, venir utiliser nos assemblées pour faire de la petite politique !
Par son refus de nous financer dans ce contexte, il apparaît évident que la députée Carole Poirier applique ostentatoirement le vieux dicton « Il ne faut pas mordre la main qui te nourrit ». Les élus ont très bien compris que liés par des subventions, les organismes peinent à critiquer l’action de leurs élues et élus, ce qui limite l’action à leur égard, surtout dans un contexte d’austérité et de cumul de coupures dans nos services sociaux. En nous liant par des subventions, ces gouvernements peuvent nous instrumentaliser beaucoup plus aisément. Depuis 33 ans, nous refusons catégoriquement d’embarquer dans cette « gamique » politique qui tue littéralement l’action politique des groupes communautaires. Aussi long-temps que ce sera nécessaire, nous continuerons à défendre les plus pauvres de notre société, et ce, même si nous cumulons les refus de financement suite à nos actions.
L’OPDS-RM lance donc un cri du coeur à l’ensemble de la société à l’endroit des politiciennes et des politiciens qui utilisent les subventions assujetties à leur pouvoir discrétionnaire simplement à des fins partisanes. Malgré le fait que nous sommes très serrés financement, nous rappelons que le petit jeu de Carole Poirier ne nous fait pas peur. Ce n’est pas par ce mépris de notre mission qu’elle gagnera l’apaisement de notre grogne et de celle des personnes assistées sociales. Bien au contraire...
Maude Bouchard
pour l’OPDS-RM