Édition du 8 octobre 2024

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Opinion

Le « pouvoir » du Premier Ministre

Ou devrions-nous dire « LES » « pouvoirs » du Premier Ministre ?

Nous vivons dans une démocratie, c’est-à-dire que la volonté citoyenne doit avoir un poids. La majorité doit avoir un poids dans les décisions qui mènent « notre » pays.

En démocratie, les citoyens ont le pouvoir d’élire leurs dirigeants, de poser des questions à leurs dirigeants et même d’exiger de leurs dirigeants, qui sont « à leur service », d’agir en fonction de ce que veut la majorité. 
Nous vivons dans une démocratie et non sous une dictature. Sous la dictature, un dirigeant suprême décide de tout, sans consultations et sans tenir compte de ce que la majorité de la population souhaite.
 
En dictature, le chef suprême a tous les pouvoirs. Lorsqu’on regarde de plus près les pouvoirs de notre Premier Ministre, on se demande vraiment ce qui nous différencie de la dictature.
 

Révisons les pouvoirs du Premier Ministre :

Il est le chef de son parti ; Il est le chef du gouvernement ; Il est le chef du Parlement ; Il est le chef de l’administration publique ; Il est le décideur final au Conseil des ministres ; Il est celui qui convoque et dissout l’Assemblée nationale comme il l’entend ; Il est celui qui fixe la date des élections générales dans un cadre limite de cinq ans ; Il est celui qui détermine la date des élections complémentaires ; Il est celui qui nomme et révoque les ministres et les sous-ministres, le secrétaire général du gouvernement, le leader, le whip et le secrétaire général de l’Assemblée nationale ; Il est celui qui nomme les juges de la Cour du Québec, le directeur de la Sûreté du Québec et le chef de la Police de Montréal, les dirigeants des sociétés d’État, des commissions, des comités de tous genres ; Il est celui qui « propose » à l’Assemblée nationale, le directeur général des élections, le Protecteur du citoyen, le Vérificateur général, le président de la Commission d’accès aux documents des organismes publics ; Il est celui qui prépare et livre le discours inaugural (politique d’ensemble du gouvernement) ; Il est celui qui détermine l’agenda gouvernemental, préside le Comité interministériel des priorités, répond en priorité aux questions à l’Assemblée nationale ; Il est celui qui possède le pouvoir, qu’il partage avec les autres premiers ministres provinciaux, de modifier la constitution. 

Finalement, notre démocratie remet tous les pouvoirs décisionnels et opérationnels importants concernant notre Pays et nos conditions de vie collective entre les mains d’un seul homme qui règne en maître absolu pendant quatre ans.

Nous vivons sous une dictature maquillée en démocratie. Lorsqu’on observe l’entêtement de Jean John James Charest sur des dossiers inquiétant la population on se demande vraiment si nous vivons en démocratie. Nous n’avons aucun recours pour faire plier le dictateur.

 245 000 signatures demandant sa démission et JJJ ne bronche pas.
(243 247 le 6 décembre 2010 http://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-1123/index.html )
 Des dizaines d’organismes importants et des milliers de citoyens demandant une commission d’enquête
sur les magouilles de la construction et JJJ ne bronche pas.
 Des citoyens en colère qui demandent un moratoire sur l’exploitation de "nos" (sic) gaz de shit et JJJ ne bronche pas. 
Sommes-nous en démocratie ? Avons-nous un mot à dire dans la marche de « notre » Pays ? 

Notre démocratie est de toute évidence une grande illusion. Notre opinion, notre volonté et nos souhaits n’ont pas la moindre importance dans les prises de décisions. Ce gouvernement ne sert pas nos intérêts et se fout totalement de nos souhaits. Ce gouvernement est de toute évidence au service de quelques grosses entreprises privées et peu importe nos gestes, il agit exactement comme une dictature pour qui la population n’a pas la moindre importance.

À l’instar de tous les grands manipulateurs, la grande "qualité" de JJJ Charest est d’imposer « sa » réalité. 

IMPERTURBABLE, JJJ affirme avec un tel aplomb qu’il agit "courageusement" et dans "l’intérêt" de tous les Québécois et Québécoises, qu’il en est convaincant. 

INCROYABLE, le front de bœuf qu’il faut pour tenir ainsi cette position intenable. Devons-nous lui lever notre chapeau ? Oh ! Que non !
C’est le dégoût total qu’il doit nous inspirer tant il fait fit de la volonté populaire, tant il se rit de la démocratie. 

JJJ fait partie de la pire des races de politiciens. Il est de la race de ceux qui ne bronchent pas. Comme Sarkozy devant les millions de manifestants contre sa réforme des retraites, comme Bush devant les millions de manifestants contre la guerre d’Irak. Et le pire, c’est qu’il y a des gens payés pour louanger dans les médias ces dictateurs qui nous livrent « en illusion » le grand bien et la richesse pour tous.  

Que faire ??? 

Manifester, sans cesse manifester ! Mais les manifestations… nous donnent-elles des résultats ?
Que faire ??? Manifester ???

Serge Charbonneau
Québec


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Serge Charbonneau

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