« Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l’autorité, on t’apprend à respecter l’autorité. »
Cette ritournelle a été utilisée au cours des dernières saisons par le tout dernier premier ministre du gouvernement Macron, Gabriel Attal. Les paroles et la musique sont tellement proches de celles utilisées dernièrement par les jeunes caquistes que celleux-ci pourraient presqu’être accusé-es de plagiat. Mais non, il s’agit d’une ritournelle qui appartient à la tradition et qui revient souvent chez celleux qui se montrent nostalgiques de l’école d’autrefois. Obliger et interdire, uniformiser, renforcer le conformisme, voilà ce qu’elle prônait.
Et comme mesures pour y arriver, deux propositions en particulier : imposer le port d’un uniforme dans toutes les écoles ainsi que le vouvoiement du personnel enseignant. À coût nul pour l’état, ces mesures n’engageraient de frais supplémentaires que pour les parents. Elles ont pourtant déjà été mises en place dans différents milieux et, faut-il s’en surprendre, elles n’ont eu aucun impact sur le climat, sur la motivation ou sur la réussite des élèves. Sous couvert de faire régner le « respect », ce sont des mesures visant plutôt à contrôler et soumettre les jeunes.
Il s’agit encore d’un autre faux débat. Pour intervenir sur les problématiques reliées aux comportements dans les écoles, les enseignant-es disposent d’un grand éventail de moyens d’intervention et sont soutenu-es en ce sens par une équipe incluant des éducateurs et éducatrices spécialisé-es, des psychoéducateurs et psychoéducatrices,… dans la mesure ou l’état joue son rôle et y pourvoie. De plus, la loi oblige les écoles à se doter d’un plan de lutte contre la violence et l’intimidation. Les écoles élaborent toutes également un code de conduite (incluant un code vestimentaire et le vouvoiement si le milieu lui-même y voit là des mesures qui lui sont appropriées). En fait, les propositions (des jeunes) caquistes sont méprisantes pour les acteurs et actrices de l’école. Elles sous-entendent une sorte d’incompétence des milieux scolaires et des enseignant-es à instaurer un climat de respect dans les classes.
Les problèmes vécus à l’école sont cependant multiples et ils nous ont été rappelés avec force lors de la grève des enseignant-es (et du personnel de soutien) l’hiver dernier. Ces derniers et ces dernières, plus que quiconque, les connaissent et réclament des changements et les ressources suffisantes ainsi que l’appui nécessaire pour enseigner mais aussi accompagner, soutenir, guider les jeunes dans leur devenir et vers leur épanouissement. De plus, depuis 2017, le mouvement L’école ensemble, en se basant sur des études sérieuses et documentées, nous parle des conséquences désastreuses de l’école à trois vitesses sur notre société, modèle priorisé et aucunement remis en question par le gouvernement de la CAQ, malgré les inquiétudes manifestées par l’ONU. La CAQ s’acharne plutôt à favoriser un système scolaire parfaitement compatible avec ses visées économiques : un système qui met en compétition, qui sélectionne, qui compare… et qui exclut.
Carmen Duplain
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