Édition du 14 octobre 2025

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Marche mondiale des femmes

Déclaration de la MMF Bangladesh

La violence à l’égard des femmes est souvent qualifiée de violence fondée sur le genre. En juillet 2024, le Bangladesh a connu un intense mouvement de réforme des quotas, au cours duquel le gouvernement a dû démissionner. Par la suite, la situation s’est aggravée et les femmes ont été confrontées à la violence, ce qui a affecté leurs déplacements réguliers et leurs revenus. Elles souffrent donc d’une crise financière de la sécurité sociale. L’activisme fondamentaliste s’est aggravé de jour en jour. Ils s’opposent aux femmes. Le groupe fondamentaliste veut contrôler le corps et la vie des femmes.

Tiré de Entre les lignes et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/05/30/declaration-de-la-mmf-bangladesh/?jetpack_skip_subscription_popup

Amis et camarades,

Une commission de réforme des affaires féminines a été mise en place pour réformer la loi et la discrimination à l’égard des femmes dans ce domaine. La commission a remis son rapport au conseiller principal, le professeur Muhammad Yunus, le 19 avril, recommandant des mesures pour éliminer la discrimination à l’égard des femmes et parvenir à l’égalité avec les hommes. Si les objectifs généraux de la commission sont admirables, plusieurs de ses recommandations semblent en décalage avec le contexte socio-économique et religieux du Bangladesh, ce qui les rend controversées et difficiles à mettre en œuvre.

Depuis des décennies, l’autonomisation des femmes est au cœur de la politique de développement du Bangladesh. Citant le ministère des affaires de la femme et de l’enfant, le rapport lui-même note que 56 lois, politiques et réglementations sont déjà en place pour protéger les droits des femmes et des enfants. Ces dernières années, la participation des femmes au marché du travail a entraîné des progrès économiques et sociaux tangibles, salués par l’ensemble de la société. Malgré ces améliorations, le harcèlement et la violence à l’égard des femmes persistent en public, au travail et à la maison. Dans ce contexte, la commission a eu l’occasion de proposer des solutions viables et mûrement réfléchies. Malheureusement, le rapport de la commission a manqué du tact nécessaire, risquant d’être perçu comme provocateur par une grande partie de la population et de condamner ses recommandations avant même qu’elles ne prennent de l’ampleur.

Alors que la commission de réforme soumet sa recommandation, le groupe fondamentaliste Hefazat-e-Islam Bangladesh a menacé de paralyser le pays si toutes ses demandes, y compris l’abolition de la commission de réforme des affaires féminines, n’étaient pas immédiatement satisfaites. Ils demandent notamment l’abolition de la commission de réforme des affaires féminines et l’annulation de son rapport, qui est contraire au Coran. Elles ont organisé une grande manifestation, un cortège contre la commission, avec la participation de toutes les femmes.

Le 16 mai, à la suite du soulèvement sans précédent du 24 juillet, nous nous sommes réunis à un moment crucial et urgent. Nous exigeons un Bangladesh démocratique et juste, où la dignité et les droits de tous sont fondés sur les valeurs communes de non-discrimination et d’égalité. Nous souhaitons la bienvenue à tous les participants à ce voyage d’amitié sur le chemin de l’égalité et de la justice.

Aujourd’hui, nous sommes rejoints par les proches des personnes blessées et tuées lors de l’émeute de juillet, des militants des droits de l’homme, des professionnels, des artistes, des ouvriers de l’habillement, des travailleurs des plantations de thé, des travailleurs du sexe, des militants des droits des personnes handicapées, des transgenres, des personnes issues de la diversité des genres et d’autres communautés marginalisées, des jeunes hommes et femmes, des étudiants, des autochtones, des non-Bengalis et bien d’autres personnes encore. Ces personnes sont les représentants du Bangladesh d’aujourd’hui, qui sont inspirés par le désir d’égalité, de liberté, de justice, de diversité et de tolérance. Aujourd’hui, nous sommes solidaires de ces aspirations qui étaient au cœur du long mouvement des femmes et du soulèvement de juillet.

Mais nous sommes préoccupés par le fait que les groupes réactionnaires et les systèmes sociaux patriarcaux continuent de créer divers obstacles au progrès des femmes et des autres groupes marginalisés. Ils créent également des obstacles dans la vie normale des femmes. Les efforts visant à décourager la participation des femmes dans l’arène politique par le biais d’attaques personnelles, d’obstacles à la prise de décision et de harcèlement en ligne sont clairs comme de l’eau de roche. Les embuscades, les obstacles à la circulation, les attaques planifiées de la foule, la police morale, le harcèlement sexuel, les viols et les viols collectifs, les coups en public et divers types de menaces se poursuivent dans plusieurs endroits.

Récemment, dans le cadre de l’initiative de réforme, cette commission a soumis 433 recommandations visant à améliorer le niveau de vie des femmes qui travaillent, des femmes issues de communautés marginalisées et des femmes économiquement en retard. Comme toutes les autres commissions, les recommandations de cette commission ont également fait l’objet de discussions et de critiques. Mais nous avons vu que depuis la publication du rapport, la plupart des recommandations importantes et liées aux droits fondamentaux sont délibérément évitées et divers types de propagande sont diffusés sans laisser aucune possibilité de discussion et de critique constructives. Des interprétations intentionnellement erronées sont présentées aux compatriotes. Les membres de la Commission ont été honteusement insultés en public.

Même après des attaques aussi virulentes contre des membres de la commission de réforme des affaires féminines, le gouvernement n’a pris aucune mesure.

Nous voyons la demande d’égalité sapée, le désir de dignité et de justice ignoré et le rêve de démocratie transformé en un outil de domination et de contrôle de la majorité. Nous tenons à affirmer sans équivoque qu’en cas d’inégalité structurelle et de violence, le fait d’entraver, de menacer ou de déformer la lutte pour la justice démontre en fait la nécessité de cette lutte. Cela rétablit l’intégrité et la justice de nos revendications.

L’État ne reconnaît toujours pas les femmes dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et du travail domestique. Les femmes continuent de recevoir des salaires inférieurs à ceux des hommes pour le même travail. Les femmes dalits, harijans et tribales sont victimes d’oppression ethnique. L’armée commet des tortures indicibles contre les femmes dans les Chittagong Hill Tracts. Aujourd’hui, alors que nous nous sommes rassemblées pour réclamer des droits, les femmes du BOM sont en prison. 96% des femmes bangladaises sont toujours privées de propriété foncière. Le Bangladesh est le premier pays d’Asie pour le nombre de mariages d’enfants. Le Bangladesh se classe au quatrième rang mondial pour les cas de violence à l’encontre des femmes de la part de leurs maris ou partenaires ; les femmes sont systématiquement victimes de viols conjugaux. 97% des cas de viols conjugaux sont signalés. Dans 97% des cas de crimes graves, tels que le viol, le viol collectif, le meurtre après viol, le meurtre pour dot, la complicité de suicide et l’agression sexuelle, il n’y a pas de procès. En raison de l’absence d’un droit de la famille uniforme et d’erreurs ou de complications institutionnelles, de nombreuses femmes se voient refuser le droit à la propriété, au divorce et à la garde des enfants après une séparation. Les travailleurs du sexe ne bénéficient toujours pas d’une protection civile. Les personnes ayant un sexe différent ne sont toujours pas reconnues. Les travailleurs migrants rentrent souvent chez eux à l’état de cadavres. Notre lutte organisée est contre toutes ces discriminations structurelles, notre objectif est d’établir l’égalité et les droits de l’homme.

Des militants (dont la MMF) et des organisations de la société civile ont défilé ensemble pour éliminer toute discrimination et stigmatisation à l’égard des femmes.

MMF Bangladesh

https://marchemondiale.org/2025/05/declaration-de-la-mmf-bangladesh/?lang=fr

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