Lors de la ronde de négociation de 2014-2015, le premier ministre du Québec de l’époque, Philippe Couillard, répétait ad nauseam, pour imposer aux dirigeantEs syndicaux les hausses de salaire qu’il proposait (5,25% sur 5 ans), qu’il était d’accord pour maintenir à 60% la portion des dépenses de rémunération des salariéEs syndiquéEs dans l’enveloppe des dépenses de programme.
Dans le document Budget de dépenses 2019-2020, vol. 1 (Agir selon vos priorités : Stratégie de gestion des dépenses), il est écrit ceci à la page 15 :
« LE RENOUVELLEMENT DES CONDITIONS DE TRAVAIL
À l’aube du renouvellement des conditions de travail des secteurs public et parapublic concernant plus de 535 000 employés syndiqués de l’État, se dessine un enjeu d’équilibre entre la saine gestion des finances publiques et la réponse à des situations particulières de main-d’œuvre.
Il importe de rappeler que la rémunération constitue une dépense représentant environ 60 % des dépenses de programmes du gouvernement. »
Remarquez le changement de vocabulaire : « Il importe de rappeler que la rémunération constitue une dépense représentant environ 60 % des dépenses de programmes du gouvernement. »
« représentant environ »…
Cette petite nuance nous a donné le goût de vérifier les chiffres de cette année.
Pour ce faire, nous avons consulté une personne-ressource qui a l’habitude de fouiller dans les documents gouvernementaux. Voici, en résumé, ses principales observations :
« Les dépenses de rémunération de l’État sont de 51,6G$, dont environ 8 G$ pour les médecins, qui ne sont pas couverts par la négo. Ainsi, en excluant les médecins et autres corps de métier non couverts par la négo on doit effectivement arriver à 40 quelques G$ de masse salariale en négo, ce qui fait de l’ordre d’un peu plus de 400 M$ (et non 4 G$) par 1% d’augmentation paramétrique des salariés concernés par la négo.
Ces 51,6 de G$ dépenses de rémunération représentent environ 55,6% des 92,8 G$ de dépenses de programme (un sous-ensemble plus petit que les dépenses de portefeuille et les dépenses totales). »
Si notre information est exacte, la part que les 550 000 salariéEs syndiquéEs doivent se partager dans ce qu’il est convenu d’appeler leur rémunération serait (ou est) en régression depuis 2015.
Voilà ce qui explique un peu pourquoi la rémunération globale dans les secteurs public et parapublic est si faible.
Conclusion
Nous entendons poursuivre l’approfondissement de ce sujet et nous apporterons toutes les corrections requises en vue de faciliter une discussion sereine sur ce sujet déterminant de la présente ronde de négociation dans les secteurs public et parapublic.
Yvan Perrier
6 avril 2021
10h15
yvan_perrier@hotmail.com
Ajout
6 avril 2021
11h30
On nous informe que la part de l’enveloppe "rémunération" en 2019-2020 s’élevait à 58,8%.
Zone contenant les pièces jointes
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