Tiré du blogue de l’auteur.

Au moment où Napoléon ressurgit une fois de plus du passé pour prendre vie à l’écran dans la dernière superproduction de Ridley Scott, un biopic riche en images de guerre, le film suscite des réactions mitigées au sein de la communauté cinématographique française et des historiens pour diverses raisons évidentes.

L’approche est basée sur l’historiographie britannique, mettant en lumière des moments bien choisis dans une fiction se voulant biopic. Cette fusion de grande et petite histoire, offre une expérience peut-être captivante, mais se permet des écarts avec la réalité.

Ridley Scott revisite l’Histoire, mais certaines libertés artistiques égratignent la vérité historique. L’exécution de Marie-Antoinette en présence de Bonaparte, une fiction démentie par de nombreux historiens comme Émilie Robbe, conservatrice en chef du patrimoine au musée de l’Armée dans Télérama le 22 novembre.

L’hebdomadaire Valeurs Actuelles profita même de l’occasion pour le renommer “L’empereur anti-woke” en une et offrit à ses lecteurs une analyse de : “Ce que la France lui doit “Notre Napoléon” par Jordan Bardella, Éric Ciotti et Éric Zemmour.” plusieurs pages d’approximations historiques, encore, visant à glorifier un Empereur reconnus pour ses ambitions macabres.

Mais alors comment dans le cinéma contemporain peut-on parler, interroger l’héritage de ce que fût l’empire napoléonien ? Ce qui se veut comme biopic, mais qui à la fin détourne la vérité historique pour glorifier un empereur macabre, celui qui instigua les départements comme il souhaitait la colonisation du globe. Comment peut-on prendre la mesure de ce qu’aurait pu être une histoire où l’égide napoléonienne ne se serait jamais arrêtée ?

Un exemple notable est, "Avril et le monde truqué", sorti en 2015, film d’animation des réalisateurs français Christian Desmares et Franck Ekinci qui réinvente l’Histoire de manière à la fois dystopique et imaginative.

Dans ce récit, Napoléon III meurt au XIXe siècle avant de déclarer la guerre à la Prusse. Son fils choisit alors de conclure un pacte avec l’ancien ennemi, maintenant l’Empire au pouvoir et régissant la société selon sa vision.

L’histoire d’Avril, l’héroïne du film, débute dans un 1941 réinventé, avec deux Tour Eiffel transformées en gares, sous le règne persistant de Napoléon V en France.

Depuis sept décennies, un phénomène mystérieux voit la disparition constante de savants à l’échelle mondiale, privant l’humanité d’innovations cruciales. L’électricité, la radio, l’aviation demeurent des notions étrangères, plongeant cet univers dans une technologie dépassée, comme si le savoir du XIXe siècle était resté figé dans une ère gouvernée par la puissance du charbon et de la vapeur.

Au cœur de ce monde étrange, traversé par une nouvelle guerre pour des ressources contre l’Amérique, Avril, accompagné de son chat parlant Darwin et de Julius, un jeune vaurien des rues devenu repris de justice, se lance dans une quête périlleuse à la recherche de ses parents, des scientifiques mystérieusement disparus.

Ce trio atypique devra faire face aux dangers et aux mystères d’un Empire qui impose son Monde Truqué. Qui se cache derrière l’enlèvement systématique des savants depuis des décennies ? À quel sinistre dessein obéit cette entreprise ?

Plongez dans cette épopée où l’intrigue se dévoile au fil des périls et des secrets, révélant les machinations d’un Empire aux contours obscurs, une alternative cinématographique aux représentations contemporaines des héritages de l’empire napoléonien.

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