Un projet de pays et un pays de projets

La campagne s’ouvre avec le lancement du site : www.paysdeprojets.org. Au cours des prochains mois, Québec solidaire diffusera son contenu pour le soumettre au débat public. À compter de l’automne prochain, Françoise David, la présidente de Québec solidaire fera une tournée dans les régions et participera à des assemblées publiques sur des thèmes choisis par les associations locales du parti.

Rappelons que lors de son congrès de 2009 portant sur la question nationale, Québec solidaire a réitéré son orientation souverainiste et déterminé sa démarche d’accession à l’indépendance.

« Dès son accession au pouvoir, un gouvernement de Québec solidaire déclenchera l’élection d’une assemblée constituante pour rédiger la constitution d’un Québec indépendant, affirme Émilie-Guimond Bélanger, co-porte-parole de Québec solidaire. Il n’y aura pas de "peut-être", de "oui, mais" ni d’attente de "conditions gagnantes". L’assemblée constituante sera non partisane, paritaire, représentera équitablement les régions et sera élue au suffrage universel. Cette démarche citoyenne sera gagnante par son caractère démocratique et mobilisateur. Il faut susciter l’enthousiasme et redonner à la population l’initiative pour qu’on retrouve le goût d’être enfin "maîtres chez nous" ».

Au terme de cette démarche, la population se prononcera par référendum sur les propositions retenues par l’assemblée constituante et décidera ainsi de son avenir politique.

« Seule l’indépendance permettra au Québec d’obtenir tous les pouvoirs nécessaires pour bâtir une société basée sur la justice sociale, la participation de tous à la vie démocratique, l’égalité entre les hommes et les femmes, le respect des écosystèmes, l’établissement de relations égalitaires et pacifiques avec les peuples du monde entier et, en premier lieu, avec les nations autochtones avec lesquelles nous partageons ce territoire » affirme Amir Khadir, député de Mercier.

Situation du français au Québec : l’enjeu prioritaire c’est la langue de travail

Préoccupée par les écoles passerelles, l’utilisation déficiente du français dans les services de garde, la lente anglicisation de Montréal et de ses couronnes nord et sud, la direction de Québec solidaire a pris part aux grands rassemblements autour de la défense du français et s’est attelée à une analyse rigoureuse de la situation de la langue française au Québec.

« Gérald Godin avait parfaitement saisi le problème et son constat est toujours d’actualité : si le français n’est pas vraiment la langue de travail, on aura beau changer les règles du jeu à l’école, on ne francisera pas la société, rappelle Amir Khadir, successeur de Godin comme député de Mercier. Pour les cégeps, il faut être vigilant sans oublier qu’en 2009, 64% des jeunes allophones francisés choisissent le cégep en français, une augmentation de 45% en 10 ans. »

Ne niant pas la légitimité de la question de l’application de la loi 101 aux études collégiales, Québec solidaire soumettra cette question aux votes de ses délégués lors du prochain Congrès, à la fin de cette année.

« La question à se poser est pourquoi autant de jeunes allophones francisés-es choisissent encore les cégeps anglophones, poursuit M. Khadir. Une socialisation en anglais dans une famille où l’anglais est la langue d’insertion au milieu de travail et la perspective de l’anglais comme langue d’accès et de succès au travail amènent ces jeunes allophones à faire ce choix. En conséquence, la question des milieux de travail nous apparaît urgente. C’est un enjeu primordial de la bataille inachevée pour faire du français la langue d’usage, de travail et de la vie collective au Québec. »

La promotion du français et l’apprentissage de plusieurs langues

Québec solidaire propose près de trente pistes de solution dans le but de retrouver la fierté de travailler et de vivre en français au Québec organisées autour des thématiques suivantes :
- Renforcer le rôle et des pouvoirs de l’Office québécois de la langue française et de son action dans les milieux de travail ;
- Améliorer la francisation des personnes immigrantes, particulièrement les femmes ;
- Dispenser des services de garde principalement en français ;
- Accroître le rôle accru de l’école dans la protection du français ;
- Instaurer le français comme langue des communications dans les services publics.

« Vous retrouvez au cœur de nos propositions l’idée d’une vaste campagne, d’un grand mouvement pour retrouver la combativité de naguère devant les menaces qui pèsent sur le français au Québec, explique Mme Guimond-Bélanger. Jeunes et moins jeunes doivent se sentir interpellés par ce combat aux multiples facettes, mais cela n’exclut en rien la protection des droits de la minorité anglophone du Québec de même que le respect des langues parlées par les personnes immigrantes »

« Québec solidaire comprend parfaitement le désir de la plupart des familles québécoises de voir leurs enfants apprendre l’anglais, ajoute pour sa part Amir Khadir. Qu’on le veuille ou non, il s’agit aujourd’hui d’une langue de communication prépondérante dans les liens entre les peuples du monde. Cependant, nous croyons que nos jeunes ne devraient pas en rester là : pourquoi ne pas chercher à parler aussi une troisième langue ? Voilà une belle façon de tisser des liens culturels et économiques avec d’autres nations. »