Édition du 3 juin 2025

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Une mobilisation de 200 000 personnes à Washington pour exiger le changement pour lequel elles ont voté

Environ 200,000 militants et syndicalistes se sont regroupés le 2 octobre à Washington, DC, au cri de ralliement "One Nation". « Debout pour exiger le changement pour lequel nous avons voté" était l’une des affiches les plus largement diffusées lors de la manifestation.

Un très grand nombre de syndicalistes, tous vêtus des couleurs de leur syndicat sont venus dans des caravanes d’autobus et de trains, de toute la côte Est et du Midwest. Ils ont été rejoints par d’importants contingents de « National Association for the Advancement of Colored People » (NAACP) et par des militants des communautés noires et latino-américaines.

Dans l’autobus transportant des travailleurs syndiqués et dans lequel je suis venu à New York, les gens faisaient partie d’un groupe militant et en colère", a déclaré Colia Clark, un organisateur de la communauté noire de Harlem. « Il y avait des membres du syndicat, des organisateurs pour les droits des locataires et des étudiants. Ils sont venus avec des demandes - des demandes d’emplois pour tous, d’éducation publique de qualité pour tous, et de logement social abordable pour tous ; ce qu’Obama avait promis mais n’a pas respecté »

Une photo dans le numéro du Washington Post du 3 octobre a saisi l’essence de cette manifestation du 2 octobre. On y voit John Harris, un membre de 64 ans de la Coalition des syndicalistes noirs (CBTU) à Saint-Louis, qui tient une pancarte demandant que le Congrès passe une loi octroyant 800 milliards de dollars pour des emplois dès MAINTENANT !

Luz Villafana, un travailleur de la ville à la retraite et ex-membre du syndicat, a pris un avion de San Diego à la capitale de la nation parce que, comme elle a déclaré au Washington Post, "Nous devons exiger que le Congrès représente les citoyens et non les corporations." (3 octobre)

Carlos García, membre des employés de la Fédération publique de l’État de New York est cité comme suit sur le blog de « l’American Federation of Labor and Congress of Industrial Organizations » (AFL-CIO) : « Je suis ici parce que nous avons besoin de réformes pour l’éducation, l’immigration et pour l’emploi." (3 octobre )

Un autre membre du syndicat, Robert Schwager des Travailleurs américains en communication ( Communications Workers of America) en Pennsylvanie, a dit au journaliste blogueur de l’ AFL-CIO, "Washington doit faire quelque chose pour nous."

Le New York Times a remarqué la forte présence d’organisations anti-guerre lors de la manifestation One Nation et a cité l’un des participants qui a déclaré : « Je veux moins de dépenses en armements et plus pour les infrastructures et les emplois." ( 3 octobre)

Les partisans de la Campagne pour l’urgence d’une reprise de l’emploi (Workers Emergency Recovery Campaing) ont distribué des milliers de copies de leurs feuillets « Et la suite au 2 octobre ?" Les organisateurs de la campagne ont rapporté les échanges avec les travailleurs au début et à la fin de la manifestation. Un travailleur de l’automobile de Détroit a dit aux militants de WERC ( Workers Emergency Recovery Campaign) "Nous sommes ici pour nous assurer que les politiciens nous écoutent et écoutent nos demandes. Nous ne sommes pas ici pour écouter".

Ces exigences et autres demandes - l’appel pour mettre fin aux dépenses américaines pour les guerres en Afghanistan et en Irak et pour ramener au pays les troupes américaines MAINTENANT, ou l’appel pour la légalisation de tous les immigrés sans-papiers MAINTENANT - ont également été exprimées lors de rassemblements pour le droit à l’alimentation et lors de marches organisées par la Table pour la Paix - Peace Table- une coalition de plus de 70 organisations anti-guerre - et par la Table jeunesse, la Table des droits des immigrants, et le regroupement des Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres - « Lesbian, Gay, Bisexual and Transgendered people » (LGBT) ». Il y avait aussi un groupe important réclamant un système universel des soins de santé et même un groupe socialiste passablement imposant.

Les organisateurs de One Nation ont fait beaucoup de place à tous ces mouvements pour leurs propres rassemblements concernant l’alimentation et leurs marches exprimant leurs exigences spécifiques, et pour tenir leurs kiosques d’information au Lincoln Memorial.

Des discours très émouvants

Bon nombre des discours présentés lors du rallye de quatre heures ont mis en lumière des besoins concrets et urgents.

Le président Richard Trumka de l’AFL-CIO a dit à la foule que les forces de « la cupidité, et les puissances de l’argent qui nous a mis dans le chaos économique que nous connaissons aujourd’hui sont derrière les voix de la peur et la haine qui dominent le discours national. Et nous avons beaucoup de travail à faire pour réparer les dommages que la cupidité a fait à notre pays. "

Trumka a ajouté :"Mes Sœurs et frères, nous sommes réunis aujourd’hui parce que l’Amérique a besoin d’emplois. De bons emplois, des emplois qui peuvent supporter les familles, toutes les familles. Des emplois qui créent pour nos jeunes gens des opportunités, non des obstacles. Des emplois qui permettent aux gens de prendre leur retraite avec dignité. Et nous devons veiller à ce que les travailleurEs, hommes et femmes, aient la liberté de faire que chaque emploi soit un bon emploi, en se regroupant ensemble dans un syndicat pour négocier des conditions pour une vie meilleure. "

Randi Weingarten, le président de la Fédération américaine des enseignants - American Federation of Teachers, (AFT) - a fait appel pour "une nouvelle ère d’excellence et d’équité dans les écoles publiques de l’Amérique » et a exhorté la population à se joindre aux enseignants des États-Unis, pour s’assurer « d’une éducation publique de qualité."

Larry Cohen, le président des travailleurs en communications de l’Amérique, - Communications Workers of America (CWA) - a invité à "un réel changement » et insisté sur le fait que c’est seulement en se réunissant et en agissant collectivement, que les travailleurs peuvent s’assurer du changement pour lequel ils ont voté le 4 novembre 2008.

Peut-être le plus émouvant discours fut celui de l’activiste politique de longue date, le chanteur Harry Belafonte. Après avoir rappelé l’ignominieuse guerre au Vietnam qui a coûté la vie de 58,000 Américains et de 2 millions de Vietnamiens et de Cambodgiens, Belafonte a poursuivi en répudiant les guerres en cours menées par le gouvernement des États-Unis en Afghanistan et en Irak.

En somme, il a déclaré, : "Aujourd’hui, près d’un demi-siècle plus tard, nous avons de nouveau l’espoir que les Américains se rendront bientôt compte que les guerres que nous menons dans des pays lointains sont immorales, ignominieuses et perdues d’avance. Pensez-vous vraiment qu’envoyer 100,000 hommes et femmes de l’Amérique tuer des civils innocents, en suscitant l’hostilité de millions de personnes dans toute la région, va faire en sorte que nous serons plus en sécurité ? Est-ce que cela fait du sens ? "

Belafonte a ajouté :. "La décision du président d’intensifier la guerre dans cette seule région coûte à la nation 33 milliards de dollars. Cette somme d’argent pourrait créer non seulement 600,000 emplois ici en Amérique, mais nous laisse même quelques milliards pour commencer à reconstruire nos écoles, nos routes, nos hôpitaux – ainsi que pour le logement social. Elle pourrait aussi aider à reconstruire la vie de milliers de nos vétérans blessés ».

Donna Dewitt, la présidente de l’AFL-CIO de Caroline du Sud a réagi avec enthousiasme à ce discours de Belafonte et au rassemblement organisé par la Table de la Paix, en déclarant : « Ce fut un jour de succès important pour la promotion du Mouvement de la Paix et l’accroissement d’un appui encore plus grand."

Dewitt a poursuivi : "Les gens de Caroline du Sud - étudiants, syndicalistes et coalitions - étaient très excités de participer. Plus de 800 étudiants se sont inscrits. Malheureusement, nous n’avions pas les moyens de les envoyer tous mais APRI [A. Philip Randolph Institut] nous a aidés à louer un bus et nous avons été en mesure de placer ceux qui restaient sur quatre autres bus.

"Je pense que tout le monde a été énergisé par la diversité des groupes et par les messages de solidarité. Je ne pense pas que quiconque peut nier la volonté commune, démontrée par une majorité, de se rassembler et s’unir pour des objectifs communs."

Et maintenant comment atteindre nos buts ?

En effet, le sentiment de lutte et les demandes exprimées sur les pancartes et les T-shirts lors de l’événement, dans les déclarations des personnes interrogées dans les médias, et dans plusieurs des discours du rassemblement étaient clairs et sans ambiguïté : nous voulons des emplois pour tous maintenant ! Nous voulons mettre un terme aux guerres en Afghanistan et en Irak maintenant, avec la réorientation des dollars de la guerre pour répondre aux besoins humains chez nous. Nous voulons des fonds pour l’éducation publique, les logements sociaux et un système de transport public. Nous voulons un système de santé universel !

Mais voici la contradiction centrale de ce rassemblement du 2 octobre : les orateurs, à commencer par Richard Trumka, ont appelé les participants et leurs partisans à faire pression pour ces demandes en mobilisant les gens à voter le 2 novembre pour les démocrates.

S’adressant au rassemblement des jeunes avant l’événement principal au Lincoln Memorial, Liz Shuler, le vice-président de l’AFL-CIO a invité les jeunes à « se serrer les coudes dans la lutte pour l’emploi, la justice et de l’éducation lors de la marche du 2 octobre et à nouveau lors de celle du 2 novembre. »

Harry Belafonte fut parmi les plus pressants à se prononcer là-dessus quand il a dit : « Notre meilleure arme contre les attaques insidieuses du Tea Party est le vote. Le 2 novembre, soyons parmi les millions à voter contre ceux qui voudraient voir le pays devenir un État totalitaire. Votons le 2 novembre pour les emplois, pour la paix - et permettons-nous de mettre fin à la guerre ».
Mais voter pour les démocrates nous rapprochera-t-il de réponses favorables à nos demandes urgentes exprimées tout au long de la journée du 2 octobre ?

La réponse, bien sûr, est clairement "Non !". Deux ans d’une administration démocratique sous Barack Obama et d’une super-majorité démocratique au Congrès n’ont rien fait pour améliorer le sort des travailleurs et travailleuses.

En fait, les choses n’ont fait qu’empirer depuis le 4 novembre 2008. A un degré ou un autre, un grand nombre de personnes présentes au rassemblement One Nation comprennent cela - et c’est pourquoi ils ont fait de si grands sacrifices pour venir de si loin, pour faire partie de ceux qui exigent « le changement pour lequel nous avons voté. »

Prenez le secteur de l’emploi : Obama a renfloué les banques à hauteur de près de 3 trillions de dollars, mais peu d’emplois ont été créés. Qu’en est-il la promesse d’Obama de soutenir l’Employee Free Choice Act (EFCA) lors de sa première année de mandat ? Cela aussi, a tombé à l’eau. Et l’appel pour une réforme globale de l’immigration ? C’est une autre promesse brisée ; en fait, c’est une plaie béante, aggravée par l’augmentation des déportations, la militarisation accrue aux frontières, et l’intensification de la criminalisation des sans-papiers.

Quant à la qualité de l’éducation publique, Obama s’est joint au secrétaire de l’Éducation Arne Duncan pour faire pression en vue de la privatisation progressive des écoles publiques et la mort lente du syndicalisme enseignant à travers leur programme de « course au sommet » (Race to the Top) - action qui obtient l’encouragement des médias corporatifs et de l’industrie cinématographique avec le film nouvellement sorti intitulé "Waiting for Superman." [Pour une évaluation complète des deux premières années de l’administration Obama, voir le spécial 16-Page Election Supplément à l’intérieur.] Il faudrait indiquer plus précisément aux lecteurs où trouver cela ou bien supprimer cette dernière phrase.

Ceux qui sont venus à Washington le 2 octobre ont participé parce qu’ils voulaient que quelque chose soit fait pour leur situation qui ne cesse de s’aggraver. Ils ont répondu à l’appel de leurs syndicats pour mener une action collective dans un grand déploiement de force, espérant que cela pourrait faire une différence.

Même le président Bob King des Travailleurs unis de l’auto - United Auto Workers (UAW) - a reconnu l’impasse de compter sur les politiciens du Parti démocrate quand il a déclaré dans son discours lors de la manifestation : « Nous croyons que nous devons reconstruire un mouvement social en Amérique."

Rompre avec les démocrates !

Le 2 octobre, le rassemblement One Nation a mis en relief l’énorme contradiction entre les sentiments des syndicalistes et de leurs alliés pour affirmer l’indépendance des exigences des travailleurs et travailleuses, et les efforts déployés par les dirigeants syndicaux pour canaliser ce mouvement en soutien à Obama aux démocrates.

Le rassemblement One Nation a également démontré que ce n’est pas un manque de volonté des travailleurs de se battre et explique le pourquoi de la lamentable situation actuelle à laquelle fait face le monde du travail. Chaque fois qu’il y a eu un appel à la mobilisation et à la lutte, les travailleurs et travailleuses ont montré qu’ils sont désireux d’agir.

Le problème est la subordination de la direction du syndicat pour le Parti démocrate. Le problème est le refus persistant de la bureaucratie syndicale de rompre avec les démocrates et d’organiser la riposte contre leurs politiques en faveur des entreprises. Sans le soutien indéfectible du monde du travail à l’administration du Parti démocrate au cours des deux dernières années, Obama n’aurait pas été en mesure de réaliser ces attaques contre les travailleurs et les pauvres.

Lors de son discours à la manifestation du 2 octobre, le révérend Al Sharpton a souligné que, maintenant que Wall Street a été renfloué, il est temps que les gens de travail soient renfloués. Ce fut la ligne de la direction de l’AFL-CIO au cours des deux dernières années : renflouer Wall Street ET les travailleurs et travailleuses.!

La campagne pour l’urgence d’une reprise pour les travailleurs et travailleuses - Workers Emergency Recovery Campaign ( WERC) - a fait remarquer, depuis sa création au début de 2009, qu’il est impossible de renflouer Wall Street et Main Street en même temps. Dans la mesure où les banquiers se sont attribués des milliards pour leurs profits, ces énormes sommes sont perdues pour renflouer les travailleurs. WERC, avec l’approbation des organismes des Syndicats à travers le pays, a lancé un appel national aux dirigeants de l’AFL-CIO pour qu’ils exigent : "Sauvez les travailleurs et non Wall Street."


Une nation ou deux nations ?

Il est compréhensible que le monde du travail adopte le concept d’Une Nation pour s’opposer à la politique de haine et de division des proto-fascistes du Tea Party qui cherchent à démanteler tous les programmes fédéraux et tous les droits reconnus au niveau national comme droits de l’État. Ces zélotes du Tea Party, voudraient un retour à l’époque de l’esclavage, lorsque chaque État pouvait faire ses propres lois. En ce sens, ce concept est positif et nécessaire pour défendre les acquis remportés dans le cadre de la nation qui a émergé de la guerre d’indépendance, de la guerre civile et des victoires subséquentes inscrites dans la Constitution et dans la législation fédérale – même si certains de ces gains sont limités.

Cet appel pour « One nation » a été fortement appuyé par Karen Bright, membre de l’Association des employés du service public (CIVIL SERVICE EMPLOYEES ASSOCIATION, INC. (CSEA) et du local 1000 de la Fédération américaine des employés de l’État, des régions et municipalités (AMERICAN FEDERATION OF STATE, COUNTY, AND MUNICIPAL EMPLOYEES LOCAL 1000 (AFSCME) qui a dit à la manifestation : « Il est important que la priorité dans ce pays soit pour les emplois et non pas toutes autres questions qui peuvent nous diviser. Je pense que c’est un enjeu important pour nous tous."(Cité dans le blogue de l’AFL-CIO, 3 octobre)

Mais le concept de « One nation » a une autre connotation – une qui est insidieuse et démobilisante. Celle qui voudrait nous faire croire que nous, travailleurs, et l’élite des affaires faisons partie de la même « nation » et donc partageons les mêmes intérêts. Rien ne pouvait être plus éloigné de la vérité.

Des milliards leur ont été donnés pour sortir le pays de la récession, mais ils ont uniquement empoché l’argent et sont depuis retournés à leurs manières cupides et spéculatives lesquelles nous ont mis dans le pétrin où nous sommes aujourd’hui. Ils ont refusé d’investir leurs fonds dans l’économie réelle pour créer des emplois.

Les grandes banques qui ont reçu des fonds pour leur sauvetage et ont renié leur engagement à relancer l’économie doivent être nationalisées et placées sous la tutelle d’une commission administrée démocratiquement par le monde des travailleurs.

Les deux années d’administration du Parti démocratique ont clairement indiqué que l’élite des affaires et les riches, qui financent les démocrates ainsi que les républicains, ont des intérêts diamétralement opposés à ceux des travailleurs.

C’est pourquoi il est impératif aujourd’hui de proposer la nécessité d’un instrument politique indépendant pour lutter pour les revendications préconisées dans les rues le 2 octobre – donc la nécessité d’un parti travailliste.

Comme le défunt dirigeant syndical Tony Mazzocchi a souligné à maintes reprises, "Les patrons ont deux partis, les travailleurs en ont besoin d’un qui leur est propre !"

Appuyons le congrès 2011 de la WERC (Workers Emergency Recovery Campaign)

Nous appuyons pleinement la déclaration de la WERC à Washington, DC, intitulée : « Quelle suite au 2 octobre ? En résumé, voici cette déclaration :

« Nous de la WERC avons comme but d’encourager les travailleurs et leurs syndicats à agir de façon indépendante du Parti démocratique afin que nous puissions prendre les premières mesures en vue de créer une voix politique indépendante et un instrument qui nous est propre – un entièrement dédié aux besoins des travailleurs. Après tout, les travailleurs sont fatigués de voter pour les démocrates qui essentiellement mettent en œuvre le même agenda des sociétés corporatives, que les Républicains.

« Les travailleurs sont à la recherche d’alternatives aux partis démocrates et républicains. Comme les syndicats commencent à adopter l’ensemble des demandes qui correspondent à nos besoins et avec ces demandes confrontent le gouvernement, les travailleurs et leurs syndicats prévoient que la prochaine étape logique sera que les syndicats jettent les bases d’un parti qui leur est propre - un parti des travailleurs ! "

Nous invitons nos lecteurs et sympathisants à contacter les organisateurs WERC à si vous êtes intéressés à assister à ce congrès et à promouvoir cette campagne. Vous pouvez également visiter le site Web du WERC à www.wercampaign.org.

Le temps est venu maintenant de construire ce mouvement.

Source : site : www.socialistorganizer.org

Traduction : Françoise Breault

Mots-clés : États-Unis

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