Édition du 12 mars 2024

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Votez pour le NPD en Ontario - Exigez des politiques socialistes

À l’approche des élections provinciales du 2 juin 2022, les chefs conservateurs et libéraux font des pieds et des mains pour s’aligner sur l’opinion publique en promettant des politiques " progressistes " et des dépenses importantes. Le premier ministre conservateur Doug Ford espère que les électeurs oublieront qu’il a passé des années à s’attaquer aux droits des travailleurs et des travailleuses, qu’il a brisé une grève des enseignant-e-s au début de 2020, qu’il a privatisé les maisons de soins infirmiers et qu’il a mal géré la pandémie. Les affirmations du chef libéral Steven Del Duca selon lesquelles il augmentera le financement des soins de santé et de l’éducation sont démenties par son bilan en tant que ministre du gouvernement de Kathleen Wynne, qui a vu les services hospitaliers et les écoles se détériorer considérablement et il a vendu Ontario Hydro pour une bouchée de pain.

20 mai 2022 | NDP Socialist Caucus - Ontario

Malheureusement, Ford est en tête dans les sondages, tandis que le Nouveau Parti Démocratique traîne en troisième position. La situation du NPD est le produit d’un gaspillage flagrant, par les syndicats et la gauche réformiste, de nombreuses occasions de faire tomber les Conservateurs détestés par des actions de masse en faveur de l’emploi - avant qu’ils n’aient eu la chance de faire un remaniement cynique.

Andrea Horwath, cheffe du NPD de l’Ontario, s’engage à augmenter le salaire minimum à 20 $/heure, d’ici 2026 ! Elle promet de " faire passer " les établissements de soins de longue durée à but lucratif au secteur public au cours des huit prochaines années !

Mme Horwath abrogerait le projet de loi 124, qui plafonne les salaires du secteur public. Elle promet d’offrir 10 jours de congé de maladie payés permanents, d’éliminer les obstacles à l’adhésion à un syndicat et d’assurer des avantages sociaux aux travailleurs autonomes. C’est bien ! Mais lorsqu’il s’agit de la terrible crise du logement, la politique d’Horwath, qui consiste à donner aux acheteurs d’une première maison 10 % du prix d’achat comme mise de fonds, à rétablir le contrôle complet des loyers et à promouvoir la construction de 1,5 million d’unités au cours de la prochaine décennie, revient à s’en remettre au secteur privé, alors que des gens meurent dans la rue. Mme Horwath devrait plutôt exiger l’expropriation des espaces vacants dans les grands immeubles et le lancement d’une vaste industrie publique d’assemblage de terrains et de construction de logements. Dans une révérence au populisme, les chefs des principaux partis se disent profondément préoccupés par la crise d’accessibilité. Mais aucun ne désigne le capitalisme monopoliste comme le coupable.

Pourtant, une victoire du NPD ouvrirait la voie aux idées de gauche. Une gouvernement NPD accélérerait la prestation des soins dentaires publics et des services de garde d’enfants. Il éliminerait certains allégements fiscaux pour les riches, annulerait l’autoroute 413 et le contournement de Bradford prévus par les conservateurs, et il prendrait des mesures supplémentaires pour les droits des Autochtones et la protection de l’environnement. Il pourrait même mener à une assurance automobile publique, une politique gagnée par le caucus socialiste du NPD lors du congrès de l’ONDP en février 2022, mais qui n’a pas été mentionnée depuis par les dirigeant-e-s du parti.

Ceux et celles qui veulent réduire les inégalités flagrantes et répondre aux besoins humains, ceux et celles qui veulent une politique étrangère basée sur la solidarité avec les opprimés et une opposition ferme à la guerre et à l’impérialisme, ceux qui exigent la fin de l’espionnage étatique sur tout le monde, sentiront remobilisé-e-s si le NPD gagne.

En même temps, les ténors du NPD, qui cherchent constamment à établir leur bonne foi avec l’élite corporative canadienne, résisteront aux efforts de la base pour les obliger à respecter leurs engagements progressistes. Ils marcheront sur les plates-bandes des dirigeants des syndicats affiliés. Ils désavoueront, voire trahiront les mouvements de justice sociale. Cela est brutalement évident dans le cas du gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique.

Ce n’est pas que les dirigeants soient timides ou inefficaces ; c’est que beaucoup d’entre eux sont des petits bourgeois, pas des travailleurs. Ils craignent le pouvoir mobilisé indépendant de la classe ouvrière, et tiennent à leur rôle privilégié sous le capitalisme, toujours prêts à défendre l’entreprise privée et le profit privé plutôt que les besoins collectifs de la classe ouvrière. Les socialistes disent donc Votez pour le NPD - le seul parti ouvrier de la classe ouvrière en Amérique du Nord - mais organisez-vous pour remplacer les sociaux-démocrates et les bureaucrates qui le dirigent.

Leur engagement est celui d’un capitalisme à visage humain. Il est difficile d’imaginer une contradiction dans les termes plus monumentale, même dans les meilleurs moments. Aujourd’hui, l’économie mondiale est en proie à l’inflation, à de graves goulots d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement, à un COVID incessant et à des inégalités sociales croissantes. Des vagues de réfugié-e-s désespérés fuient les ravages de la rivalité inter-impérialiste, de l’expansion de l’OTAN et des désastres environnementaux induits par l’impitoyable système de profit privé. Le NPD fédéral soutient un budget pour la guerre et les grandes compagnies pétrolières, découlant de son pacte de " confiance et d’approvisionnement " avec le gouvernement minoritaire libéral de Justin Trudeau.

En Ontario, une coalition du NPD avec le Parti libéral, ou même avec le Parti vert, ne fournirait que des excuses supplémentaires pour s’éloigner d’une plateforme progressiste, et encore moins d’un programme pour les travailleurs - donc la notion d’une alliance du NPD avec un parti capitaliste doit être rejetée par principe.

Le mérite de la lutte pour un gouvernement NPD n’est pas diminué par la perspective pro-capitaliste de ses dirigeants, car les perspectives du socialisme dépendent de la lutte des classes, et non des horizons politiques étroits et des ambitions de carrière étroites des responsables du parti. En outre, il n’y a pas de solution électorale aux maux du capitalisme, dans le contexte des institutions coloniales existantes.

Pour que la lutte des classes fasse avancer les intérêts de la grande majorité, les partisans de la classe ouvrière doivent être organisés pour lutter en faveur de mesures socialistes. Cet effort doit se faire à l’intérieur et à l’extérieur du NPD et de ses affiliés syndicaux.

Une victoire du NPD donnera aux travailleurs la confiance nécessaire pour faire valoir leurs revendications. Elle modifiera le rapport des forces de classe au désavantage du Capital et en faveur de la majorité.

Au cours des derniers jours de la campagne, les socialistes saisiront toutes les occasions de solliciter leurs voisins et collègues de travail pour soutenir les candidats locaux du NPD, de promouvoir les politiques du Caucus socialiste du NPD et d’inciter les gens à voter pour le NPD, tout en continuant à exiger des politiques socialistes.

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