Pourquoi l’Autre nous dérange tant ?
Qui subit le racisme ? Celui/celle qui est d’une autre couleur, d’une autre religion, d’une autre ethnie ?
En fait, celui/celle qui est différentE, inférieurE dans l’œil de l’observateur/trice. Mais d’où vient cette discrimination dont nous faisons preuve ? Est-elle innée ou se construit-elle avec le temps ? Qu’est-ce qui nous influence dans la vision que nous entretenons de l’Autre ? Notre environnement, notre éducation, nos expériences, la société, les medias, les politiciens ? Finalement, tout ce qui nous entoure.
Pourquoi les différences nous rendent-elles si inconfortables ? Comment peut-on faire preuve d’aussi peu de connaissance, d’humilité et d’ouverture ? De quoi avons-nous peur ?
Il peut être compréhensible de ressentir un malaise, une crainte, face à ce qui est différent mais ne sommes-nous pas douéEs d’intelligence pour réfléchir et analyser ? Apprendre et comprendre font partie du processus d’ouverture au monde. Pourquoi ne pas voir les différences comme une complémentarité et un enrichissement plutôt que comme un affront à notre identité ou même, une tare chez l’Autre.
Quand l’arroseur devient l’arrosé.
Avez-vous déjà remarqué que la personne qui entretient des sentiments racistes devient facilement la victime ? Il suffit d’un changement de statut social ou bien d’un voyage ou de décider de s’installer à l’étranger, même dans un pays avec des gens de même couleur, langue et religion… il reste aussi les accents.
La sensation est alors étrange. Comment MOI puis-je subir ça ? Et d’un seul coup on se sent très petitE, on relativise et on formate notre « disque dur ». Peut-être pour une courte durée, mais au moins en tant que membre de la majorité privilégiée, on change un peu notre perception de l’Autre, avec lequel, finalement, nous avons plus de points communs que nous le pensions.
Les différents degrés et facettes du racisme incarné :
– Le racisme est affiché, sans honte, voire avec fierté ;
– Le racisme est exprimé de manière hypocrite, l’attitude est d’apparence ouverte, mais crache son venin dès qu’il/elle en a l’occasion ;
– Le racisme est nié, abondance de remarques précédées de la mention : « Je ne suis pas raciste mais… » ;
– Le racisme est insidieux et consiste à éviter les autres, à rester exclusivement parmi les siens.
– Le racisme est relatif et circonstanciel, par exemple en aimant les autres peuples…tant qu’ils restent chez eux.
Que conclure ?
Le racisme ne peut être inné si l’on observe un tant soit peu les comportements des enfants.
Le racisme est une création de l’homme. Bien que l’esclavage remonte à l’Antiquité, l’idéologie en tant que telle n’apparait qu’à la Renaissance. Le point tournant fut l’époque Coloniale avec la découverte du Nouveau Monde en 1492.
Des Hommes blancs colonisateurs qui, en quête de territoires, sont venus conquérir le reste de la planète en montrant un peu partout quels devaient être les critères physiques, d’intelligences et les croyances.
Le racisme entraîne la guerre, l’exploitation, la torture, les épurations ethniques. Il amène à l’exclusion, la division sociale, la pauvreté… Peut-on imaginer un jour que nous verrons cette plaie mondiale disparaître ?
Malheureusement, je pense que c’est impossible, car la supériorité, le pouvoir et l’appât du gain sont aujourd’hui le centre des préoccupations internationales.
La discrimination sert à manipuler et cette idéologie de la race supérieure
est implantée dans les cerveaux par différents moyens, dont les discours, par les médias et même enseignée dans les écoles un peu partout sur la planète. Tout ceci s’est mis en place par de longs processus et aujourd’hui encore, les dirigeants s’en font trop souvent les complices afin de mieux contrôler et s’enrichir. Ces procédés ne sont ni plus ni moins les bases de ce que l’on appelle aujourd’hui la discrimination et le racisme systémique.
Il est temps d’y penser, il est temps d’agir pour faire partie du remède, de la solution. D’abord n’ayons pas peur de le nommer, d’utiliser ce mot Racisme
, car le reconnaitre c’est en soi un début pour le combattre.
Aussi, continuons d’apprendre les uns sur les autres, parlons-nous, rencontrons-nous. Échangeons et agissons. Souhaitons pour les autres ce que nous voulons pour nous-même !
Soyons les acteurs/actrices de notre histoire et non de simples marionnettes. Soyons les initiateurs/trices du changement et cultivons l’amour de l’Autre par souci de justice.
Eve Torres
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