Édition du 16 avril 2024

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Québec

Ne tirant aucune leçon de sa stagnation électorale assimilée à une victoire

QS persiste à taire son alternative se contentant d’improvisations ad hoc

Heureuse d’avoir résisté à l’inexistante vague caquiste (Marc Bonhomme, Élections Québec : Il n’y a pas eu de vague caquiste mais une de la droite dure, Presse-toi-à-gauche, 11/10/22) et d’avoir obtenu par la peau des dents le plus grand nombre de votes, mais moins qu’en 2018, après la CAQ, la direction Solidaire a finalement adopté le mot d’ordre électoral de la CAQ soit « continuons » comme si de rien n’était. Faut-il s’étonner que la direction ne convoque pas un Conseil national bilan électoral avant le congé des Fêtes ? Réalise-t-elle que le PQ lui doit sa quasi-résurrection ?

La présente visibilité du PQ est essentiellement due à deux bêtises Solidaires durant les élections. La première est celle de la candidate Solidaire dans Camille-Laurin qu’il a fallu faire démissionner ce qui a valu au chef péquiste sa victoire, laquelle autrement aurait été vraisemblablement celle du député sortant de la CAQ. (N’est-ce pas d’ailleurs la seule défaite caquiste ?). La deuxième, de loin la plus importante, a été l’abandon au PQ de la promotion de l’indépendance ce qui lui vaut d’être perçu comme le chef de file sur cette question stratégique, ce qu’a renforcé sa prise de position sur le serment au roi.

Tournant le fer dans la plaie, la direction Solidaire par pragmatisme a viré capot sur cette affaire. En politique, les symboles ont leur importance surtout quand ils signifient qu’on veut se déconnecter du colonialisme, de l’oppression nationale, de la droite aristocratique/oligarchique. Quant à l’argument pragmatique de participer aux débats parlementaires, les prises de positions Solidaire ne changeraient rien aux décisions gouvernementales étant donné l’écrasante majorité caquiste. Ces prises de position peuvent se prendre en dehors du parlement sur le terrain avec les organisations comme on l’a vu dernièrement pour la questions du racisme policier. Ce serait un certain retour vers le parti combinant la rue et les urnes. Comme disait l’autre, à la longue le parlementarisme rend crétin. Que penser d’ailleurs d’une présidente du parti, qui incarne par défaut le parti de la rue étant donné que les deux porte-parole sont des parlementaires ce que pourtant n’obligent en rien les statuts du parti, tout récemment élue à son poste et qui à la première occasion fait le saut comme députée ?

Quoi que que l’on pense de la substantifique moelle du plan climat « Vision 2030 » (Marc Bonhomme, Le plan climat Vision 2030 tout électrique de Québec solidaire, Presse-toi-à-gauche, 20/09/22), on s’attend à ce qu’à la première occasion postélectorale la direction du parti en fasse la promotion. Les déboires de la congestion du tunnel Hypolyte-Lafontaine et la COP-27 en Égypte en fournissaient l’occasion. Ce fut plutôt le plan de la CAQ qui fut mis en vedette par l’entremise de sa critique facile. On apprend une énième fois que le plan de la CAQ n’atteint que la moitié de sa cible GES pépère de moins 37.5% mais rien n’est dit sur la cible moins 55% de Vision 2030. On propose des gratuités et des réductions de tarif de 50% du transport en commun sur des territoires et temps limités sans jamais promouvoir la demi-gratuité générale de Vision 2030. Trouve grâce la proposition de Sommet climat où la CAQ arbitrera entre les desideratas patronaux et ceux syndicaux. Ça promet ! Pendant ce temps, au sein de la députation Solidaire, pour la répartition des dossiers, on joue à la chaise musicale.

Marc Bonhomme, 12 novembre 2022
www.marcbonhomme.com ; bonmarc@videotron.c

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