Au fil des ans, le réseau québécois de la santé a vu se succéder une série de réformes qui, dans certains cas, n’ont pas donné les résultats escomptés et ont davantage fragilisé un système en manque d’oxygène et découragé la relève.
Si certaines mesures, comme la Loi 90, répondaient en partie aux besoins des professionnelles en soins afin de leur permettre d’exploiter au maximum leurs capacités et leurs compétences, la forte résistance du corps médical et le manque de volonté politique auront fait en sorte qu’il n’aura jamais été possible d’en tirer le plein potentiel.
Aujourd’hui, c’est un fait reconnu : la prévention, une meilleure prise en charge du patient et un suivi adéquat dans la communauté entrainent invariablement une diminution des besoins d’hospitalisation. Ainsi, l’amélioration de l’accès et de la continuité des soins passera nécessairement par une pratique interdisciplinaire, où toutes et tous au sein de l’équipe de soins travaillent ensemble, avec des moyens comparables et dans un même objectif.
J’encourage donc le ministre Hébert à poursuivre dans la voie sur laquelle il semble s’être solidement engagé, tout en lui rappelant l’importance de faire tomber les barrières qui alimentent inutilement les « guéguerres » futiles qui sévissent encore dans le réseau de la santé.
Je salue l’implication du président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, Dr Louis Godin. L’appui qu’il a manifesté au plan d’action pour le renforcement de la première ligne de soins démontre son engagement à travailler à la mise en place de solutions durables. Nul doute qu’il aura fort à faire auprès de certains de ses membres afin de les sensibiliser à la nécessité d’instaurer une véritable culture de collaboration. Connaissant le Dr Godin, je suis confiante qu’il y parviendra.
J’invite les collègues du ministre Hébert à l’Assemblée nationale, tous partis politiques confondus, à considérer sérieusement ce projet et à y apporter une contribution positive. La population du Québec a déjà trop attendu. Il est grand temps qu’on passe à l’action en faveur d’un système de santé public de qualité, universel et accessible à toutes et à tous.
Assurer la pérennité du système de santé public que se sont donnés les Québécois-es, c’est une tâche qui peut sembler bien grande. La solution est pourtant si simple : la bonne personne à la bonne place et l’assurance pour chacune et chacun de disposer de moyens qui lui permettront de jouer pleinement son rôle, dans le respect des compétences et de l’expertise de l’autre, pour le plus grand bien de la population. Un pas a été franchi. Continuons !