La droite dure du genre de l’Action démocratique
veut que l’État ne se mêle pas des affaires économiques, ce qui laisse
le champ libre aux pires abus. Je vous recommande fortement la lecture
du livre ADQ À droite toute !, paru chez Hurtubise HMH en 2003 sous la
direction de Jean-Marc Piotte. On y explique en quoi les politiques
prônées par l’ADQ sont dangereuses pour le tissu social.
Une affirmation importante du texte de M" Mooney est la suivante :
"Lorsqu’on dit que la droite est dangereuse, on dit que la liberté
économique est dangereuse." D’ailleurs, la phrase a été reprise et mise
en évidence par le quotidien.
Eh bien, oui, la liberté économique est dangereuse. Toute liberté non
civilisée est dangereuse. La liberté qui n’est pas balisée par les
règles sociales, c’est la loi de la jungle. Si on pratiquait dans la
société des personnes la liberté telle que monsieur Mooney la souhaite
dans le domaine économique, que se passerait-il ? Les plus forts
auraient le droit de prendre ce qu’ils veulent et de tabasser les plus
faibles. Les plus costauds pourraient violer femmes et enfants, ce
serait au nom de leur liberté.
La loi de la jungle n’est pas plus souhaitable dans le domaine
économique que dans le domaine social.
Les entreprises et les agents économiques ont des responsabilités
sociales, et c’est le rôle du gouvernement de s’assurer qu’elles soient
respectées. Qu’il y ait eu des dictatures de gauche qui ont opprimé des
populations, tout le monde le sait. Il y a aussi eu des dictatures de
droite. Qu’elles soient de gauche ou de droite, les dictatures sont des
monstruosités antidémocratiques. On ne veut pas plus de la dictature
des capitalistes que de la dictature des communistes.
Cela dit, entre la loi de la jungle et la dictature, il y a place pour
une société plus humaine où les besoins de chacun sont pris en compte
et assurés par une réglementation sociale. C’est ce qu’on appelle la
civilisation. Oui, la liberté économique est dangereuse et il faut être
conscient de ce qu’on dit quand on fait des affirmations simplistes au
nom de principes mal compris.