Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Économie

La prétention de la mesure en économie, La façon dont sont calculés les taux et indices les plus courants en économie

Il y a trois sortes de mensonges :
Les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques.
Mark Twain
If you think you can’t measure something, measure it anyway
Franck Knight1
Lorsqu’un mathématicien effectue des calculs,
il ne sait ni de quoi il parle, ni si ce qu’il en dit est vrai
Bertrand Russel
If you can’t measure it, you can’t manage it
Peter Drucker

Omar Aktouf2
Après avoir montré dans ma précédente chronique pourquoi et comment des notions – plus qu’abusivement utilisées dans les discours économiques, politiques et journalistiques… - telles que « la rareté » et « l’amortissement », sont loin d’être – au sens scientifique généralement admis-, des « concepts3 » d’aucune sorte4. Ils sont encore moins des concepts univoques ou universels, cela étant plus particulièrement valable pour ce qui est de l’amortissement, lequel est de surcroît présenté comme une « mesure ». Dans la présente chronique, je voudrais proposer de nous attarder sur les façons5 dont sont « calculés », « établis », « prévus », « anticipés » des indicateurs économiques tels que taux d’amortissements, de chômage, taux de croissance (du PIB), d’inflation…

De quelques considérations générales préalables

Il convient de savoir – ceci ne sera jamais assez répété- qu’il existe en économie une véritable obsession de « la mesure »6 et de la « mathématisation » de tout, même dans ce qui touche aux comportements humains. Il y existe aussi une farouche obsession de la « prédiction ». Car comment pouvoir « planifier » quelque activité économique (ou gestionnaire) que ce soit sans pouvoir « prévoir » ou « prédire » un minimum « d’évolution » des principaux facteurs en jeu : emplois, salaires, consommation, prix des matières premières, etc. Mais encore plus, il convient de savoir que le consensus est loin d’exister entre les norias « d’obédiences » économiques différentes, à l’intérieur même du paradigme néolibéral et néoclassique ; entre les non moins norias de méthodes de calculs, de facteurs à prendre en compte ou non ; d’écoles de pensée (monétaristes, néo-monétaristes, marginalistes, néo-marginalistes…) ; enfin entre les officines et institutions « autorisées » en la matière7… À tel point que l’on peut parler de quasi « boules de cristal », tant les analyses peuvent diverger et tant les « états prédictibles » d’un phénomène aussi complexe et « pluri-déterminé » que l’évolution des économies, peuvent-être, à la limite, une chose ou son contraire ! Il faut savoir aussi que –pour aller au plus simple-, l’essentiel de l’ossature de la majorité des méthodes utilisées fait appel aux « séries statistiques » ; à divers modes de « sondages » d’acteurs dits « significatifs » en économie ; à des modélisations empruntées la plupart du temps, soit aux mathématiques pures, soit à la physique ; et enfin largement à ce que l’on dénomme « économétrie », la branche la plus intensément mathématisée de l’économie, avec moult emprunts aux statistiques probabilistes, au calculs dits « multivariés »…8

Pour débuter : deux petites anecdotes instructives

La première concerne un dialogue, à propos des revendications des « Gilets Jaunes », entendu il y a quelques jours à peine, en une station de télévision française, entre le présentateur du journal télévisé et un « analyste - recherchiste », voici ce que cela a donné (je ne garantis pas le mot à mot mais presque) :
Le présentateur : Alors que sait-on exactement sur ce que revendiquent les Gilets Jaunes ?

L’analyste : Une des principales revendications semble concerner la chute du pouvoir d’achat, l’appauvrissement continu du citoyen lambda qui ne peut plus joindre les bouts, etc…

Le présentateur : cela est ce que ressentent les manifestants mais que disent les réalités statistiques ?

Incroyable mais vrai ! Ce présentateur était en train de dire le plus sérieusement du monde, qu’il peut y avoir un fossé entre ce que « ressentent » ou pensent les manifestants et ce que disent les « réalités statistiques ». Et forcément insinuant (volontairement ou non) du même souffle que ce qui compte, ce qui est fiable, voire « vrai », c’est ce que disent les « réalités » statistiques et non ce que disent les personnes ! Bien entendu les dites « réalités » ont défilé sur l’écran, avec force graphiques et courbes « prouvant » qu’au contraire de ce que ressentent les manifestants, le pouvoir d’achat « réel », « actualisé après inflation », « en euros constants »… n’a non seulement pas baissé mais serait en augmentation ! Il est inutile, je pense, de longuement spéculer sur l’orientation idéologique, politique, éditoriale… de la chaîne en question. La leçon à en retenir est que, tout comme l’étudiant en économie ou en gestion soumis à la vulgate néolibérale, le téléspectateur était invité à soigneusement distinguer entre le « ressenti », le « pensé » qui serait éminemment subjectif, et les « réalités » statistiques, elles, éminemment objectives et scientifiques . Or cela est exactement ce que visent, et hélas provoquent, les dites « analyses économiques », et le jargon néolibéral omniprésent : faire croire aux citoyens que « la réalité » n’est pas ce qu’ils vivent ou ressentent, mais ce que disent les savants calculs économétriques.

La seconde anecdote est une situation personnellement vécue. Je donnais il y a quelques années, en troisième cycle à HEC Montréal, un cours dit en « team teaching » (cours assuré par deux professeurs ou plus) avec un collègue du département d’économie, bien évidemment solidement « quantitativiste » et néolibéral. Le but de ce cours était de réaliser devant les étudiants un enseignement des mêmes notions « managériales », mais soumises à débat entre les points de vue d’un professeur de gestion et ceux d’un professeur d’économie. Dès le début mon collègue annonça solidement et péremptoirement ses couleurs – qu’il répètera à satiété le long du cours-, à l’image de la citation du gourou Peter Drucker mise en exergue : « Ce qui ne se mesure pas, n’existe pas ! ». Il se trouva que, lors d’une séance portant sur certains concepts divergents entre point de vue économique et point de vue des sciences sociales, ce collègue explosa soudain en une colère tonitruante, vociférant littéralement son désaccord. Gardant tout mon sang froid, je l’interrogeai ainsi : « cher collègue êtes-vous furieux ? », « oui ! » répondit-il sans baisser le ton, et moi de rétorquer le plus calmement du monde « peut-on mesurer votre courroux ? », « peut-on avoir une échelle indiciaire du niveau exact de cette colère ? »… s’ensuivit un lourd silence ponctué des gloussements des étudiants. Il ne savait que répondre. Et c’est là que je pu, le plus fortement durant tout le cours, le mettre face aux conséquences de sa devise à propos de la mesure : « Si votre silence signifie que la réponse à ma question est non, ce qui semble bien être le cas, cela signifie que votre courroux ou votre niveau de colère ne peuvent se mesurer, et donc qu’ils ne peuvent exister ! Alors que vous arrive-t-il ? ». Ce fut un de ces jours9 où je fus un peu plus convaincu de la justesse de mon aversion envers les prétentions scientifiques du néoclassicisme-néolibéralisme économique, envers le positivisme à tous crins, envers le fonctionnalisme quantitativiste à tout prix, qui envahissent les terrains de l’économie et du management dominants, notamment de type américain10.

Comment « mesure-t-on » certains des indicateurs – indices les plus courants en économie, comme le taux de croissance, d’amortissement, de chômage, l’inflation…
Commençons par le plus difficile à décrire ou à appréhender : le taux de croissance11 en tant que « prévision » du comportement futur de l’économie, en général la hausse (ou baisse) prévisible du PIB. Nous avons déjà vu dans une précédente chronique, ce qu’il est de la mesure – ou l’estimation- de ce qu’on dénomme Produit Intérieur Brut (ce qui est l’indicateur de la croissance passée pour un temps donné, généralement l’année précédente). Là aussi les méthodes, les indicateurs et les facteurs retenus peuvent sensiblement varier d’un pays à l’autre, d’une institution à l’autre. Il existe cependant un noyau dur commun qui tourne autour d’une prise en compte d’indicateurs / facteurs tels que les prévisions d’évolution des performances économiques des entreprises, du travail (dit « capital humain »12), les futures dépenses de l’État, les investissements et projets économiques… annoncés ou prévus. Plus pratiquement, la chose consiste – entre autres- à « sonder » un échantillon des de dirigeants des certaines principales entreprises privées, à répertorier les intentions économiques des institutions étatiques, les impacts « prévisibles » d’innovation technologiques, d’augmentation – ou diminution- de la quantité / qualité de la main d’œuvre… etc. Comme il serait trop fastidieux de rentrer dans les détails de ces « prises en compte » et des insuffisances dans leur traitement13, contentons-nous ici de constater qu’il est déjà pour le moins fort hasardeux de considérer comme « robustes bases de mesures » (au sens propre et complet du terme) des éléments tels que prévisions de dépenses / investissements de l’État (qui peuvent changer n’importe quand), hausse (ou baise) approximative de qualité ou de quantité des travailleurs… Mais cela l’est encore davantage pour ce qui concerne le sondage auprès des entreprises : on se contente de demander ce qu’elles « prévoient » en croissance (ou décroissance) de production, du chiffre d’affaire, des embauches, des « bassins de consommation »… Ce sont moult façons de « combiner », « agréger » tout cela14 que l’on dénomme « prévision de la croissance économique » ! Avouons qu’il y a là plus de conjectures, de « paris sur le futur », de quasi divinations que de faits réellement tangibles et mesurables.

Pour ce qui est des taux d’amortissements des divers facteurs de production, immobilisations, machineries… l’affaire est bien plus simple : il s’agit de taux décidés par pures « conventions » établies entre groupes émanant des milieux d’affaires, officines comptables, ministères des finances, du budget… (Ainsi, par nul ne sait quel tour de magie, il est généralement admis que le taux d’amortissements de l’immobilier est de 2% ; sa valeur deviendrait nulle après 50 ans !).
Voyons à présent ce qu’il en est des taux de chômage15 et d’inflation. Là aussi, nombre de méthodes diffèrent et dans le temps (par exemple sous le gouvernement Thatcher, on a modifié le mode de calcul du chômage autour de… vingt fois !) et dans l’espace. Je m’en tiendrai ici à exposer une façon américaine de « calculer » les taux de chômage au cours des années 1980. Cela consistait à charger des « enquêteurs » (étudiants, chômeurs, retraités…) de poser, sur la base d’un échantillon aléatoire de personnes, deux questions : la première étant : « avez-vous travaillé au moins une heure cette semaine ? » ; si la réponse est « oui », la personne est automatiquement catégorisée « travailleur employé »16 ! Lorsque la réponse à cette première question est « non », alors on pose une seconde : « êtes-vous disponible pour un travail là, immédiatement ? ». Si la réponse est « non » (c’est-à-dire « pas immédiatement » et quelle que soit la raison) le répondant est classé « employé » et ne figurera pas parmi les catalogués « chômeurs ». Il faut bien avouer que, en termes de rigueur de décomptage, de calcul… on est loin de l’optimum ! Ceci sans parler du fait que ne sont pas considérés comme « chômeurs » aux USA, tous ceux qui ont cessé de chercher de l’emploi ; tous ceux qui sont en prison17, tous ceux qui sont en institutions de « réinsertion », de « réhabilitation », de « désintoxications ; les « jeunes » de moins de 25 ans ; tous ceux qui ont un emploi hyper précaire, à l’heure, sur appel, à contrat journalier… Avec de telles méthodes, il n’est pas difficile d’afficher un taux de chômage insolemment bas !

Pour ce qui est du taux d’inflation, la méthode est très sensiblement la même (recours à des « enquêteurs »…) : l’opération consiste à comparer les prix dit « de références » d’un « panier » de produits et services, par rapport à ceux d’une année dite « de référence », année retenue par pure convention quasi arbitraire (par exemple au Canada c’est l’années 2000 et nul ne sait pour quelle raison). On charge des « enquêteurs » de relever les prix des éléments du « panier » en question. Il s’agit d’un certain nombre de biens et de services dits « non volatiles »18. Mais tout comme pour la prévision du taux de croissance, nul ne sait si ces enquêteurs n’ont tout simplement pas rempli les formulaires chez-eux au coin d’une table, s’ils ont glané les prix indiqués un samedi soir, un lundi matin (par exemples sur les marchés ouverts, les prix du samedi fin d’après-midi peuvent être significativement différents de ceux du mardi ou du jeudi, ceux du matin de ceux du soir le même jour…), s’ils ont effectué ce travail en des quartiers huppés ou en des banlieues de basse classe moyenne… etc. On se contente de faire des « moyennes », puis on transforme ces moyennes en bases de calculs à prétentions prédictive et « scientifique » !

En conclusion : calculs sérieux ou boules de cristal ?

Au vu de ce qui a été développé ci-dessus, il serait fort légitime de se demander si tous ces « taux » dont les discours économiques et politiques nous abreuvent à satiété, ne sont (presque) pas plus rigoureux ou scientifiques que des prédictions faites à partir de boules de cristal ! L’un des plus connus des patrons de la Banque Fédérale américaine, Alan Greenspan (dans un livre intitulé Le temps des incertitudes) a osé écrire (je garanti presque le mot à mot) : Le commun des mortels pense que nous, économistes, savons des choses savantes que lui ne sait pas, et que nous avons des capacités de prédiction hors de sa portée… or il n’en est rien ! Nous n’avons pas plus de certitude que n’importe quel citoyen sur ce que sont réellement les faits économiques dont nous parlons, ou ce qui pourrait en advenir. Avouons qu’il y a de quoi en tomber à la renverse ! Pour la prochaine chronique, je compte aborder quelques aspects plus « épistémologiques » quant à l’usage des mathématiques en économie et, accessoirement, en management.

Notes
1.Professeur d’économie à l’université de Chicago de 1927 à 1952. Un des premiers fondateurs de la dite « École de Chicago » qui va fonder l’idéologie néolibérale et ses suppôts les « libertaires », et les dits « Chicago boys », dont un des initiateurs est Milton Friedman.
2.Commentaires bienvenus : omar.aktouf@hec.ca
3.Pour simplifier disons que j’adopte la définition suivante du concept : « outil intellectuel qui remplit une fonction opératoire dans l’interprétation de certaines observations ou expériences, permettant d’appréhender efficacement la réalité, et constituant un "instrument de théorie" pour la compréhension des phénomènes » (tiré de : Antenne IUFM de PAU, Département des Sciences de la Vie et de la Terre, mars 20Il existe, dans le jargon scientifique communément admis, plusieurs types de « concepts » dignes d’être considérés comme tels : abstrait général, abstrait-concret, régional, construit, descriptif, analytique, théorique, opératoire… (Voir : O. Aktouf, Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations, Montréal, Presses de l’université du Québec, 213 p., 1987)
03)
5. Bien évidemment « dans les très grandes lignes », sans entrer dans de fastidieux et ésotériques (et… substantiellement inutiles pour le présent propos) décorticages, définitions, décryptages… des fondements des méthodes et formules utilisées par les économistes (sans compter qu’elles varient selon les pays, les institutions, les chapelles économiques…)
6.En particulier en économie néolibérale et en ce qu’on dénomme « business economics ». C’est également le cas, tout particulièrement, en gestion (management), ce sur quoi nous reviendront plus tard.
7. Par exemple, en France, les méthodes divergent souvent significativement, selon que les indices et prévisions proviennent de l’INSEE, de la Banque de France, du ministère des finances…
8Sujet sur lequel je reviendrai plus en détails en une prochaine chronique
9.Il y aura d’autres dont je parlerai plus tard…
10.Il convient de savoir qu’il n’existe pas un seul type de management, ni même un seul type de capitalisme, bien que ce soit le modèle US qui domine. Nous reviendrons sur cette question plus tard
11Voici une définition de ce dont il est ici question : « La croissance économique dépend de l’utilisation des facteurs de production. Ces facteurs de production sont le capital, le travail et la productivité globale des facteurs. Le facteur travail renvoie à la quantité de travail utilisé, il est donc lié à la population active, ainsi qu’à la durée du travail, mais aussi à la qualité du travail, au savoir-faire accumulé par le travailleur, ce qu’on appelle le capital humain. Le facteur capital renvoie à l’investissement, c’est-à-dire à l’augmentation du stock de capital. Enfin, la productivité globale des facteurs (PGF) renvoie à tout ce qui n’est pas expliqué par les deux facteurs de production classiques : c’est l’innovation organisationnelle (taylorisme par exemple) ou encore l’innovation technologique ». Source : http://www.le-politiste.com/les-facteurs-de-la-croissance/
12.Par exemple une augmentation de l’immigration, ou de formations de main d’œuvre spécialisée… peuvent être considérée comme un élément d’accroissement de productivité du travail…
13. J’invite le lecteur intéressé à un approfondissement de ces aspects pas trop « jargonneux ni mathématisé à outrance » à consulter, entre autres, les excellents ouvrages de B. Maris Lettre ouverte à ces gourous de l’économie qui nous prennent pour des imbéciles, de J. Généreux la série de trois volumes intitulés Les vraies lois de l’économie.
14.Le plus souvent à l’aide de compliqués et abscons « modèles » mathématiques ou économétriques.
15.Combien de gens savent que les économistes ont inventé ce qu’ils dénomment « taux de chômage naturel » ? Il s’agit du taux de chômage nécessaire pour protéger l’économie de fléaux tels que surchauffe, hyperinflation, stagflation… Cela ne ressemble-t-il pas étrangement à la fameuse « armée de réserve » de chômeurs indispensable au système capitaliste pour pouvoir pérenniser sa domination sur la main d’œuvre et ses coûts !?
16.On ne souciait nullement de savoir si cette « heure de travail » était de la vente de drogue, de la prostitution, de la délinquance…
17.Il faut savoir ici que les prisons aux USA sont pratiquement toutes des « entreprises » privées, et que donc, leur intérêt évident est qu’il ait plus de criminalité que moins, et que les peines (nombreux sont les cas de collusions entre patrons de prisons et juges sur ce point) soient les plus lourdes possibles. À titre d’exemple, à lui seul, l’État du Texas aurait plus de prisonniers que la France et l’Allemagne réunies !!
18.C’est-à-dire dont les prix ne varient pas trop ou à trop court terme comme par exemple l’immobilier, les aliments, les loisirs, les transports, les frais d’études…

Omar Aktouf

Professeur titulaire, HEC Montréal.

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