Maintenant qu’un gouvernement de gauche sera mis en place en Europe pour la première fois depuis des décennies, les défis sont énormes. À court terme, la renégociation de la dette odieuse, accumulée par des pouvoirs corrompus et leurs complices du FMI et des banques européennes, sera le premier défi d’Alexis Tsipras. Il faut briser la logique des politiques d’« austérité » qui menacent les couches moyennes et populaires et qui est mise en œuvre par une machine antipopulaire qui s’appelle l’Union européenne.
Pour revenir à Syriza, il faut dire que le « secret » de parti-mouvement, créé en 1989 a été sa capacité de s’ajuster aux luttes du mouvement social. Car c’est le peuple qui s’est révolté depuis 2008, en menant de gigantesques mobilisations et en organisant des réseaux locaux très efficaces. Aujourd’hui en plein centre d’Athènes, des anciennes employées de l’entretien du ministère des finances, campent depuis deux ans (il faut froid en Grèce l’hiver). Ces femmes et ces hommes en colère sont des centaines de milliers et ils résistent. La base populaire de Syriza regroupe jeunes et jeunes de cœur, travailleurs, chômeurs (25 % de la population), retraités (que le gouvernement de droite cherche à clochardiser), jeunes diplômés dans emploi (par centaines de millions), bref une majorité sociologique et politique. Entre-temps, des quartiers et des villages entiers sont pratiquement auto-administrés par la population puisque le gouvernement a abandonné les services sociaux, la santé, l’éducation. Les cliniques populaires animées par des techniciens et des médecins militants sauvent des vies. C’est ce surgissement par le bas qui fonde la percée de Syriza.
Alors aujourd’hui en Europe, l’espoir renaît, en même temps que le 1% et leurs médias-mercenaires s’affolent. D’ici peu, la bataille va continuer en Espagne où PODEMOS, dans l’esprit de Syriza, est en train de démolir les vieux partis. Une idée circule, qui est peut-être maintenant plus qu’une rumeur urbaine : VAINCRE…