Une brève histoire de l’espoir
Mathieu Bélisle
Je n’avais entendu que du bien de ce bouquin, et je n’ai à mon tour que du bien à en dire. C’est une œuvre éclairante, d’une grande érudition, qui nous fait redécouvrir ce sentiment d’espoir au cours des époques, de la préhistoire jusqu’à nos jours, de ces époques marquées par les religions monothéistes aux époques des révolutions et de nos ouvertures au monde. Un livre fascinant !
Extrait :
Pourquoi écrire l’histoire de l’espoir ? Pourquoi se tourner vers le passé alors que c’est l’avenir qui inquiète ? Parce qu’on ne peut pas regarder loin devant si on ne sait pas voir loin derrière.
Marie Curie, ma mère
Irène Joliot-Curie
C’est le beau roman « L’idée ridicule de ne plus jamais te revoir » de l’écrivaine espagnole Rosa Montero qui m’a donné le goût de lire ce témoignage d’Irène Joliot-Curie sur sa mère Marie-Curie – cette femme exceptionnelle qui se méritera le prix Nobel de physique en 1903, avec son époux Pierre Curie et Henri Becquerel, et le prix Nobel de chimie en 1911. L’auteure, qui s’est également mérité le prix Nobel de chimie avec son époux Frédéric Joliot-Curie en 1935, nous y parle de leur vie familiale, de leurs travaux et de leurs recherches avec de nombreuses anecdotes et des écrits de sa mère. Elle y aborde leur amour commun pour la nature et la poésie, leurs amitiés, leurs opinions politiques et religieuses… Le genre de livre que j’aime bien.
Extrait :
Je subissais fortement l’influence de ma mère que j’aimais et admirais profondément, et pendant toute mon enfance je n’ai pas imaginé qu’elle pût avoir une faiblesse humaine, mais j’étais très différente d’elle, pus semblable à mon père, et c’est peut-être une des raisons pour lesquelles nous nous entendions si bien, tout en voyant les choses de manière assez différente parfois.
La folie de Pinochet
Luis Sepúlveda
Traduit de l’espagnol
« La folie de Pinochet » est un excellent recueil de textes parus dans les grands quotidiens européens, de 1998 à 2000, dans la foulée de l’arrêt du général Augusto Pinochet. Il m’a beaucoup plu. Le 11 septembre 1973, Pinochet prit le pouvoir au Chili, avec l’aide de la CIA, en assassinant la démocratie et des milliers de citoyens du pays. Le président de la République, Salvador Allende, mourut dans le palais de la Moneda bombardé, puis une répression sanglante s’abattit sur le pays. Luis Sepúlveda en fut une victime, comme de nombreux autres Chiliens. Le 16 octobre 1998, Pinochet fut arrêté en Angleterre à la demande du juge espagnol Baltazar Garzón, pour cause de génocide, de terrorisme et de tortures, puis remis au Chili parce que souffrant de folie… Il mourra deux ans plus tard avant que les procédures judiciaires engagées contre lui n’aient abouti.
Extrait :
Je suis pas enclin à me perdre dans de vieux doutes qui ont mortifié les anciens philosophes et leur ont donné à réfléchir, ni à éprouver d’autres doutes qui ne soient pas nécessaires pour avancer sur l’unique chemin que je crois possible et qui est celui de l’écriture, cette barricade où je me suis replié quand toutes les autres étaient tombées et que je pensais qu’il ne restait plus aucun en droit pour résister. De Guimarães Rosa j’ai appris que « raconter c’est résister », et sur cette barricade de l’écriture, je résiste aux assauts de la médiocrité planétaire qui plane sur le XXe siècle agonisant et le XXIe qui commence à peine.
Une société à refaire
Murray Bookchin
Traduit de l’anglais
J’avais choisi ce bouquin sur un rayon de ma bibliothèque municipale par hasard, à l’époque, sans savoir qui était Murray Bookchin, et ce fut une véritable révélation ! Le Monde diplomatique nous rappelait alors que les Kurdes du nord de la Syrie étaient à mettre en place une société libertaire véritablement démocratique, dans la droite ligne des idées écologiques libertaires de Bookchin – une belle initiative dans un monde dépourvu des formes les plus fondamentales de la démocratie. Dans « Une société à refaire », Bookchin défend l’idée que la domination de l’humain par l’humain, à l’origine des hiérarchisations sociales, a non seulement permis l’émergence d’un système aussi inégalitaire que le capitalisme, mais qu’il a aussi soumis la nature à ses impératifs d’expansion...
Extrait :
Aucune société écologique, si communautaires et bienveillants que soient ses idéaux, ne peut espérer supprimer ce « but » que constitue la domination du monde naturel sans éliminer d’abord radicalement la domination de l’humain par l’humain, c’est-à-dire l’ensemble de la structure hiérarchique de la société, sur laquelle repose la notion même de domination. Cette société écologique doit d’abord nettoyer la crasse de la hiérarchie, une crasse suintant par les fissures qui, dans les relations de famille, existent entre les générations et les sexes, entre les églises et les écoles, entre les amis, les amants, les exploiteurs et les exploités, et dans les mentalités hiérarchiques à l’égard du monde vivant tout entier.
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