Sous le signe du Grand Héron et au rythme d’une fanfare, les manifestants ont contourné le dispositif de sécurité et sont introduits sur le site pour le redécorer gaiement aux couleurs de la résistance populaire et pour perturber l’activité économique de la compagnie. « Séance de désintox » peut-on maintenant lire sur l’un 
des bâtiments de la compagnie. Une dizaine de véhicules de service de la compagnie ont aussi été mis hors d’état de nuire. La pesée, passage obligatoire des camions chargés de boue toxique, a aussi été visée. Les manifestants ont détruit sa façade et endomagé le matériel électronique. Cette action de résistance est une 
réponse à l’appel des Soulèvements du fleuve à bloquer, désarmer et à démanteler l’expansion industrielle prédatrice qui ravage les territoires.
Une mobilisation de longue date
Cette manifestation s’inscrit dans une longue mobilisation locale et écologiste contre l’entreprise Stablex, filiale de la multinationale américaine Republic Services. Les habitants de Blainville et leurs alliés ont mené de nombreuses actions durant les dernières années afin d’exiger que cesse l’importation de déchets dangereux près de leurs foyers : rencontres citoyennes, manifestations, dépôts de mémoires, échantillonnage citoyen, coups d’éclat, formations en résistance citoyenne, blocages... Une coalition de groupes (Action Environnement Basses-Laurentides, Coalition Alerte à l’enfouissement Rivière-du-Nord, Eau Secours, Mères au front Rivière-Des-Mille-Îles, Mouvement d’action régionale en environnement, Société pour vaincre la pollution) ainsi qu’une coalition citoyenne ont été formées afin de résister à la compagnie toxique. 
Un procédé défaillant
Les citoyens de Blainville, le BAPE, ainsi que des commissions d’analyses externes sont formels : le procédé de Stablex n’est pas "stable et inerte", contrairement à ce qu’affirme la multinationale. Les cellules d’enfouissement requièrent une surveillance à perpétuité pour gérer le lixiviat toxique qui s’écoule de ceux-ci, et les effets du 
temps, du gel et du dégel auront vite raison des matériaux d’isolation des bassins, qui ne pourront plus protéger les réserves d’eau de Blainville. Les conséquences sont déjà visibles : des niveaux de cadmium 320 supérieurs aux normes québécoises avec des concentrations alarmantes d’arsenic, de cuivre et de zinc sont déjà 
observés. Ces résidus toxiques menacent toute la région, des champs agricoles aux cours d’eau qui se jettent dans le fleuve. 
Tapis rouge pour l’Industrie asphyxiante   
Et pourtant, nous augmentons encore et toujours nos capacités à polluer. Stablex continue de s’étendre pour importer et enfouir toujours plus de déchets issus des industries minière et phamarceutique, des États-Unis, de l’Ontario et du Québec.
Près de 65 hectares d’écosystèmes sensibles, de milieux humides comme la Grande Tourbière ainsi que de zones boisées seront saccagés pour enfouir des déchets toxiques générés par des filières indifférentes à la vie des populations et des prochaines générations habitant le territoire. Le tout effectué avec la complicité gouvernementale qui a fait passer sous bâillon l’expropriation du terrain de la Ville, contre la volonté locale et régionale. Ce projet montre encore que nous n’avons plus rien à espérer de nos institutions publiques et des entreprises privées, et que notre avenir repose sur nos capacités à résister. 
Ni ici ni ailleurs : non à l’intoxication et l’exploitation
Ce qui se passe aujourd’hui à Blainville n’est pas différent de ce qui se passe à Rouyn-Noranda, à McMasterville, sur les rives de Contrecœur, sur le terrain vague d’Hochelaga, sur les deux tiers du territoire forestier public, en territoire non cédé. Il s’agit de la même logique : sacrifier le territoire et ses habitants au profit d’une 
poignée d’exploitants.
Nous ne souhaitons pas déplacer le problème ailleurs. Nous souhaitons voir se multiplier les résistances locales. Que vous soyez face au Golfe, ou le long des rives du Saint-Laurent, dans les forêts de l’Abitibi et du Nitaskinan ou dans les cantons de l’Est, vous êtes conviés à vous joindre aux Soulèvements du fleuve et aux habitants 
en lutte sur le territoire. Toutes ces résistances locales se rapportent à une seule riposte contre l’intoxication et l’exploitation des territoires à nos dépens. Accepter d’élargir nos capacités de stockage de déchets toxiques, c’est se permettre de produire et de polluer toujours plus. Il faut refuser d’augmenter encore et toujours 
notre tolérance aux projets destructeurs qui ne répondent qu’à la loi du profit. Le triste devenir qui attend la tourbière est partout le même, si nous n’intervenons pas par tous les moyens possible.
Pour plus d’informations : 
Mouvement Soulèvement du Fleuve :   
soulevements_du_fleuve@riseup.net   
Coalition des citoyens de Blainville contre STABLEX : 
coalitioncitoyenscontrestablex@gmail.com
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