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Étude comparative annuelle sur la rémunération de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) édition 2020

D’une année à l’autre, pour les salariéEs syndiquéEs des secteurs public et parapublic, c’est le même constat : « Retard » « Retard » et « Retard » !

Je me permets, avec votre autorisation ou votre indulgence illimitée, c’est selon, de faire un quasi copier/coller du premier paragraphe de mon texte de l’année dernière :

https://www.pressegauche.org/Etude-comparative-annuelle-sur-la-remuneration-de-l-Institut-de-la-statistique qui se lisait comme suit :

«  Le ou vers le 30 novembre de chaque année, le paysage médiatique est plutôt sombre pour les salariéEs syndiquéEs des secteurs public et parapublic au Québec. C’est autour de cette date que l’Institut de la statistique du Québec publie son étude comparative annuelle de la rémunération des salariéEs de l’administration québécoise par rapport à différentes catégories de salariéEs (secteur privé, administration municipale, fédérale, universitaire et autres). Que nous révèle le rapport de cette année ? En une formule simple : Le retard se maintien. Bref, plus ici qu’ailleurs, « Rien de nouveau sous le soleil  ! ». »

Le point supposé fort de l’étude comparative de cette année nous apprend ce qui suit :

«  En 2020, la rémunération globale des employés de l’administration québécoise est en retard de 9,2 % par rapport à celle des autres salariés québécois travaillant dans les entreprises de 200 employés et plus, mais une parité est plutôt observée par rapport au secteur privé (toujours pour les entreprises de 200 employés et plus).  »

Ça c’est la phrase qui vise à épater la galerie. Qu’en est-il des écarts quand nous comparons des pommes avec des pommes et des oranges avec des oranges ? Autrement dit, qu’en est-il des écarts entre les salariéEs de l’administration publique du Québec et les salariéEs des autres administrations publiques ?

Salaire Rémunération globale

Autre -23,5 -28,3

public

Administration

municipale -27,9 -39,4

Entreprises

publiques -22,3 -25,8

Secteur

universitaire -15,6 -20,4

Administration

fédérale -23,0 -22,5

Ce tableau parle de lui-même, quiconque œuvre dans les entreprises publiques l’administration municipale, universitaire et fédérale reçoit une rémunération largement supérieure à ce qui est versé dans l’administration québécoise.

Dans la section « Les faits saillants » de l’étude de la présente année, il est clairement précisé que :

« Les employés de l’administration québécoise gagnent un salaire moyen (51 399 $) inférieur à celui de l’ensemble des ASQ[1] et à celui des salariés du secteur privé. Les retards sont respectivement de 16,5 % et de 13,3 %. »

«  Les salariés de l’administration québécoise montrent un retard salarial supérieur à 20 % par rapport aux syndiqués et aux salariés du secteur « autre public » et de trois de ses composantes (administrations municipale et fédérale, et entreprises publiques). L’écart le plus marqué est observé par rapport à l’administration municipale (– 27,9 %). C’est en comparaison avec l’ensemble des ASQ non syndiqués et les non-syndiqués du secteur privé que les retards sont les moins importants (respectivement – 9,6 % et – 9,0 %). »

Pour conclure d’une manière un peu plus précise que l’année dernière

Avec de telles données, force est de conclure que le retard des salaires et de la rémunération globale des salariéEs syndiquéEs de l’administration québécoise est bien réel et qu’il ne s’agit pas d’une fiction. Soyons clairs, ce sont les décrets de 1982-1983 et de 2005 et les ententes négociées depuis les années quatre-vingt-dix jusqu’à aujourd’hui, qui ont contribué à créer et à maintenir cet écart désavantageux pour les salariéEs syndiquéEs de l’administration québécoise.

Ces écarts sont insoutenables et surtout intolérables. Il va falloir que les parties négociantes dans les secteurs public et parapublic trouvent, tôt ou tard, le moyen pour éliminer ces écarts béants et inacceptables, comme cela a été fait pour les médecins spécialistes et les médecins omnipraticiens qui sont parvenus à éliminer l’écart dans leur rémunération avec leurs collègues de l’Ontario. Que ce soit dans le secteur privé ou le secteur public l’alignement en matière de salaire et de rémunération doit être : À travail égal, salaire égal ! Il en va de même pour l’équité. De plus, il faut comparer uniquement des choses qui sont comparables : nous entendons par là que les emplois de l’administration québécoise doivent être comparés aux syndiquéEs salariéEs du secteur public (administration municipale et fédérale et entrepsises publiques).

Yvan Perrier

26 novembre 2020

11h30

yvan_perrier@hotmail.com

https://spgq.qc.ca/rapport-de-lisq-sur-la-remuneration-les-ecarts-se-creusent-encore-pour-personnel-de-letat/. Consulté le 26 novembre 2020.

https://www.lacsq.org/actualites/toutes-les-actualites/nouvelle/news/remuneration-du-secteur-public-le-mythe-des-gras-dur-encore-une-fois-demoli-par-les-faits/. Consulté le 26 novembre 2020.

https://www.csn.qc.ca/actualites/un-retard-de-remuneration-indecent-alors-que-les-services-publics-sont-a-bout-de-souffle/. Consulté le 26 novembre 2020.

https://ftq.qc.ca/communiques/rapport-de-lisq-remuneration-retard-salarial-employes-de-letat-ne-cesse-de-croitre/. Consulté le 26 novembre 2020.

https://www.sfpq.qc.ca/nouvelles/2020-11-26-le-fosse-salarial-s-elargit-pour-le-personnel-de-l-etat-quebecois-deplore-le-sfpq/. Consulté le 26 novembre 2020.

https://www.newswire.ca/fr/news-releases/rapport-de-l-institut-de-la-statistique-du-quebec-l-ecart-salarial-se-creuse-dangereusement-entre-les-membres-de-l-apts-et-l-ensemble-des-salarie-e-s-du-quebec-819664030.html. Consulté le 25 novembre 2020.

https://www.newswire.ca/fr/news-releases/remuneration-globale-de-l-administration-quebecoise-affaiblissement-par-rapport-aux-autres-salaries-quebecois-mais-parite-avec-les-salaries-du-secteur-prive-857700175.html. Consulté le 25 novembre 2020.

Yvan Perrier

Yvan Perrier est professeur de science politique depuis 1979. Il détient une maîtrise en science politique de l’Université Laval (Québec), un diplôme d’études approfondies (DEA) en sociologie politique de l’École des hautes études en sciences sociales (Paris) et un doctorat (Ph. D.) en science politique de l’Université du Québec à Montréal. Il est professeur au département des Sciences sociales du Cégep du Vieux Montréal (depuis 1990). Il a été chargé de cours en Relations industrielles à l’Université du Québec en Outaouais (de 2008 à 2016). Il a également été chercheur-associé au Centre de recherche en droit public à l’Université de Montréal.
Il est l’auteur de textes portant sur les sujets suivants : la question des jeunes ; la méthodologie du travail intellectuel et les méthodes de recherche en sciences sociales ; les Codes d’éthique dans les établissements de santé et de services sociaux ; la laïcité et la constitution canadienne ; les rapports collectifs de travail dans les secteurs public et parapublic au Québec ; l’État ; l’effectivité du droit et l’État de droit ; la constitutionnalisation de la liberté d’association ; l’historiographie ; la société moderne et finalement les arts (les arts visuels, le cinéma et la littérature).
Vous pouvez m’écrire à l’adresse suivante : yvan_perrier@hotmail.com

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