Édition du 23 avril 2024

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Le blogue de la présidente de la CSQ

Improvisation simple sur le thème de la maternelle 4 ans

L’étude détaillée du projet de loi no 5, Loi modifiant la Loi sur l’instruction publique et d’autres dispositions à l’égard des services de l’éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de 4 ans, qui a commencé mardi dernier, est révélatrice pour la plupart des observateurs et montre la vraie nature du ministre Roberge. L’entêtement dont il fait preuve, son attitude désinvolte, ses décisions intempestives et improvisées ainsi que son absence de vision d’ensemble sont inquiétants pour notre réseau de la petite enfance et pour notre réseau scolaire.

« Je ne sais pas »

D’où proviennent les enfants qui fréquenteront les nouvelles classes de maternelle 4 ans ? Le ministre ne le sait pas. Il fonce tête baissée, avec obstination, sans tenir compte des avis d’experts et des mises en garde des intervenantes et intervenants des deux réseaux.

Complémentarité des services ? « Connaît pas ! » Le ministre, qui avait pourtant affirmé que le déploiement des classes devrait s’effectuer en tenant compte de la réalité des milieux, agit sans se soucier des impacts et des dommages collatéraux qu’il est en train de créer.

D’où proviendront les ressources nécessaires à l’implantation des classes de maternelle 4 ans alors que le réseau de la petite enfance et le réseau scolaire connaissent un problème de recrutement et de rétention de personnel ? « Ça va se régler tout seul », semble nous dire Jean-François Roberge dans un élan d’optimisme…

Foncer tête baissée

Le gouvernement caquiste a décidé de mettre tous ses œufs dans le panier de la maternelle 4 ans, quitte à dépenser des sommes astronomiques pour réaliser une promesse électorale qui ne tient pas la route ! L’argent coulera à flots en dépit des coupes draconiennes dont a souffert le réseau sous le règne libéral. Ce ne sont pourtant pas les besoins qui manquent dans le réseau de la petite enfance et dans le réseau scolaire. Avant 4 ans, les besoins sont là et ils le demeurent après ! Encore une preuve de l’aveuglement idéologique dont le ministre fait preuve.

Une telle façon de se comporter ne vous rappelle-t-elle pas quelqu’un qui a régné en roi et maître et qui, sous prétexte de vouloir l’améliorer, a complètement chamboulé le système de santé ? Après avoir dénoncé l’arrogance et le comportement belliqueux du gouvernement libéral, on dirait que la Coalition avenir Québec (CAQ) a adopté la même méthode en éducation !

Deux questions se posent. Jusqu’où ira l’entêtement de ce ministre à vouloir imposer sa vision des choses ? Quand décidera-t-on que cette improvisation a assez duré ? Le réseau de l’éducation a suffisamment été mis à mal au cours de la dernière décennie. Il ne faudrait surtout pas que l’on laisse ce ministre jouer les apprentis sorciers encore longtemps. La réforme de la santé constitue l’exemple à ne pas suivre. De grâce, évitons que notre système d’éducation subisse le même sort.

Sonia Éthier

Présidente de la CSQ (2018-...)

Elle siégeait sur l’exécutif de la CSQ depuis 2015 à titre de première vice-présidente. Enseignante en adaptation scolaire auprès d’élèves en difficulté d’apprentissage, elle a été présidente du Syndicat de l’enseignement du Bas-Richelieu durant neuf ans. Elle milite au sein du mouvement syndical depuis plus de 30 ans.

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